Économie

Le pétrole reprend le chemin de la hausse mais les perspectives restent limitées

Le cours du pétrole poursuivait sa hausse ce lundi, jour d’ouverture des marchés, s’établissant ce matin aux alentours des 62 dollars. Il continue d’être porté par les nouvelles rassurantes concernant les importations chinoises de pétrole, rapportent plusieurs médias.

Le baril de Brent, pétrole de référence du Sahara Blend algérien, s’établissait à 61,9 dollars ce lundi à 11h (heure d’Alger). Le marché a notamment accueilli favorablement la nouvelle concernant les importations de pétrole par la Chine. Pekin a importé 42,7 millions de tonnes de pétrole en août, représentant une hausse de 3% par rapport à juillet.

L’accalmie pourrait cependant ne pas durer, le marché pétrolier ayant été marqué par l’annonce la veille du limogeage du ministre du pétrole saoudien, Khaled al-Faleh, remplacé par le frère du prince héritier Mohammed Ben Salmane (MBS). Un changement qui « ajoute de l’incertitude » sur le marché pétrolier, déjà miné par la guerre commerciale que se livrent les Etats-Unis et la Chine.

« Khaled al-Faleh a été relevé de ses fonctions. Son altesse royale le prince Abdelaziz ben Salmane est nommé ministre de l’Energie », a annoncé l’agence officielle saoudienne SPA, cité par BFM Business. Abdelaziz Ben Salmane est le quatrième fils du roi Salmane d’Arabie saoudite. C’est la première fois qu’un membre de la famille royale est nommé au poste stratégique de ministre du pétrole.

Présenté par les revues spécialisées comme l’un des cinq meilleurs experts au monde du marché pétrolier, Abdelaziz Ben Salmane s’est déclaré ce lundi favorable à une baisse de la production de pétrole afin d’absorber les excédents, indiquant également que la politique pétrolière de l’Arabie saoudite ne connaîtrait pas de changement de cap.

« Les bases de notre politique pétrolière sont définies d’avance et elles ne vont pas changer », a déclaré le nouveau ministre, cité par L’Orient-le-Jour, affirmant qu’une « baisse de la production bénéficiera à tous les membres de l’Opep »

Les analystes demeurent cependant circonspects quant à l’efficacité d’une nouvelle baisse de la production des 24 pays de l’accord Opep+, estimant qu’une telle mesure aggraverait les pertes de pays concernés.

« L’OPEP a toujours eu recours à des réductions de production pour soutenir les prix », a rappelé M. Raghu, analyste au Kuwait Financial Centre (Markaz), cité par Capital. « Cependant, cela s’est fait au prix d’une réduction de la part de l’OPEP sur le marché mondial du brut, qui est passée d’un pic de 35% en 2012 à 30% en juillet 2019 », a-t-il expliqué.

« La production de l’OPEP est à un plus bas niveau sur 15 ans », avait de son côté indiqué la banque britannique Standard Chartered le mois dernier. « Les options de politique pétrolière pour les principaux producteurs sont limitées », avait estimé la banque d’investissement, expliquant que la crise actuelle, contrairement à celles de 2014-2015 et 2018, « n’est pas due à un déséquilibre rapide du marché ».

Le cabinet de conseil en énergie Rapidan Energy Group a pour sa part estimé que l’OPEP+ pourrait à l’avenir devoir réduire sa production d’un million de barils par jour pour stabiliser le marché.

La question sera toutefois de décider quels pays membres assumeront la réduction, l’Arabie saoudite ayant déjà par le passé assumé la plus grande partie de la réduction de pétrole, avec pour conséquence un impact sur ses revenus.

 

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