Économie

Le pétrole termine en baisse pénalisé par les doutes sur le respect de l’accord Opep+

Le baril de Brent a terminé ce jeudi en légère baisse, pour la deuxième séance consécutive, sur un marché pénalisé par les doutes quant à la capacité des gros producteurs à respecter l’accord Opep+.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord, (référence pour le pétrole algérien) pour livraison en juillet a reculé de 0,9%, pour terminer à 29,46 dollars, par rapport à la clôture de mercredi. Il a frôlé les 32 dollars en séance (31,82 dollars), avant de reculer.

La baisse est légèrement plus élevée pour le pétrole américain WTI, qui a cédé 44 cents ou 1,8% pour finir à 23,55 dollars.

Cité par l’AFP, John Kilduff d’Again Capital explique ce repli par des prises de profits ainsi qu’à « un regain d’interrogations sur la capacité de pays comme l’Irak ou le Nigeria à respecter l’accord » de l’Opep+.

Entré en vigueur vendredi, l’accord Opep + (pays de l’Opep et leurs principaux partenaires, dont la Russie) porte sur une réduction de la production de 9,7 millions de barils par jour (mbj) en mai et en juin afin d’enrayer la chute des prix, qui ont touché le fonds en mars.

« Si la production aux États-Unis et au Canada a vraiment baissé sous la pression de la dégringolade des cours, le marché voit bien que certains membres de l’Opep+ ont du mal à respecter leurs engagements », souligne Andy Lipow de Lipow Oil Associates en mettant aussi en avant l’Irak et le Nigeria.

« Ces deux pays sont très dépendants de leurs exportations pétrolières », remarque-t-il. De plus, « en Irak, la production est aux mains de grandes compagnies pétrolières privées qui n’ont pas forcément envie de diminuer leur activité si elles ne sont pas compensées », ajoute le spécialiste.

« On sait que les prix du pétrole sont encore trop bas pour encourager un regain de production, pour encourager de nouveaux forages », relève encore M. Lipow.

La production des États-Unis baisse par exemple depuis mi-mars pour s’établir actuellement à 11,9 millions de barils par jour.

« Mais la production existante doit encore baisser et la demande repartir si on veut que le marché revienne à l’équilibre », estime l’expert.

Arkab « très optimiste »

Ce jeudi, le ministre de l’Énergie Mohamed Arkab s’est montré « très optimiste quant au rééquilibrage du marché pétrolier au deuxième semestre de 2020 ».

Pour lui, « le déconfinement progressif entamé dans certains pays en Asie, en Europe et bientôt en Amérique s’accompagnera de la reprise de la demande ».

Avec le déconfinement attendu, « certains secteurs reprendront leur activité normale, ce qui aura un impact positif sur la demande », a-t-il expliqué.

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