C’est une première pour un premier ministre en Algérie. Ce jeudi à l’Assemblée populaire nationale (APN), Aïmene Benabderrahmane a répondu aux questions des députés dans le cadre du débat sur la déclaration de politique générale de son gouvernement.
Le premier ministre a présenté son bilan lundi devant l’hémicycle du boulevard Zirout Youcef, en listant la série des réalisations de son gouvernement depuis une année.
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La nouveauté n’est pas dans les réponses qu’il a apportées aux députés, dont certains ont critiqué pêle-mêle les actions des ministres, à leur tête celui de l’Industrie Ahmed Zeghdar à cause du blocage des importations de voitures et ses répercussions néfastes sur la mobilité des Algériens ; et celui du Commerce Kamel Rezig en raison des pénuries récurrentes des produits de large consommation et la hausse vertigineuse des prix de ces produits.
En réponse, le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane n’a pas choisi la traditionnelle langue utilisée dans ce genre de circonstances.
Le premier ministre rassure les Algériens
« En ce qui concerne la disponibilité des produits de large consommation et des prix, on ne peut pas parler de la situation économique et sociale d’un pays sans évoquer le pouvoir d’achat qui est au cœur des politiques publiques », a-t-il dit.
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Le premier ministre a enchaîné en affirmant qu’il ne cherchait pas à justifier, mais à donner des clarifications afin de « ne pas laisser le terrain » aux « individus tendancieux pour noircir volontairement la situation » du pays.
« Je présente mes excuses à tout père ou mère de famille qui a trouvé des difficultés à se procurer des produits de large consommation », a-t-il dit, ému. C’est la première fois qu’un premier ministre présente ainsi ses excuses aux personnes impactées par la hausse des prix et les tensions récurrentes sur les produits alimentaires de base comme l’huile de table, le lait en sachet et la semoule.
Submergé par l’émotion, Aïmene Benabderrahmane a marqué un temps d’arrêt, avant de reprendre en promettant une lutte sans merci contre la spéculation.
« L’Etat va frapper d’une main de fer toute personne qui tenterait de jouer avec la nourriture des Algériens pour créer l’instabilité pour pousser l’Etat à revenir à l’importation sauvage qui a épuisé les ressources du peuple et de la nation », a-t-il dit, avant de lancer un message d’espoir aux Algériens.
Le premier ministre a assuré que tous les produits de large consommation étaient disponibles en quantités suffisantes et que l’Algérie disposait d’un important stock de sécurité de divers produits.