Économie

Le projet de train Tunis-Alger-Casablanca officiellement relancé

Le projet d’une ligne de transport ferroviaire trans-maghrébine qui relierait la Tunisie au Maroc en passant par l’Algérie a refait surface à la fin du mois de janvier. L’Union du Maghreb Arabe (UMA) a lancé un appel à candidature international pour le recrutement d’un « consultant individuel » qui sera chargé du « marketing et la publicité de l’étude de la réhabilitation et de la modernisation de la ligne de chemin de fer trans-maghrébine », selon un communiqué publié par l’organisation sur son site web.

L’opération de marketing dont sera chargé le candidat sélectionné aura pour objectifs principal d’identifier « les bailleurs de fonds et investisseurs potentiels » à inviter à une table ronde qui se tiendra à Tunis le 29 mars. Cette phase initiale du projet, dite d’« activités préparatoires », sera financée par un don de la Banque Africaine de Développement (BAD).

Un coût de 3,8 milliards de dollars

Un contrat a été conclu en 2017 entre le Secrétariat général de l’UMA et le groupement d’entreprises Italyerr-Comete-Medevco en vue de a réalisation d’une étude sur la faisabilité du projet, selon un article d’Al Jazeera daté du 31 janvier.

L’étude a porté sur 2 350 kilomètres de voie ferrée reliant Casablanca à Tunis en passant par Alger. Elle prévoit la rénovation et la modernisation d’un tronçon de 354 kilomètres entre Fès et Oudjda, du tronçon Oujda-Aqid Abbas (en Algérie), d’un tronçon de 110 kilomètres entre Annaba et Djendouba (en Tunisie) et d’un autre de 150 kilomètres entre Djendouba et Tunis.

Le coût du projet est estimé à 3,8 milliards de dollars américains, selon Al Djazeera (3 milliards et 875 millions de dollars). L’étude réalisée en 2017 prévoit qu’en 2040, le tronçon Tunis-Alger permettra le transport de 6 738 voyageurs et de 8 388 tonnes de marchandises par jour. Ces chiffres s’élèveront à 12 431 voyageurs et 22 436 tonnes de marchandises à l’horizon 2065.

Quant au tronçon qui devra relier le Maroc à l’Algérie, il permettra de transporter, d’après l’étude, 36 237 voyageurs et 22 654 tonnes de marchandises en 2025.

Une idée très ancienne

L’idée d’une voie ferrée traversant la Tunisie, l’Algérie et le Maroc est « très ancienne », a déclaré à TSA Yacine Bendjaballah, directeur général de la Sntf. « L’idée faisait toujours partie des ordres du jour lors des réunions des différents réseaux (entreprises de chemins de fer algérienne, marocaine et tunisienne), mais cette fois-ci, apparemment, elle passe au stade de projet puisque, comme nous l’avons appris, la BAD a fait un don pour son initialisation », a-t-il expliqué.

Si le projet de voie ferrée trans-maghrébine voit réellement le jour, « La Sntf et les autres réseaux de la zone travailleront sur le projet », a indiqué le DG de la société national des transports ferroviaires pour qui le projet est « un vieux rêve » qui pourrait enfin se concrétiser.

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