Coup d’accélérateur pour les relations algéro-britanniques. Mardi 30 mai, le ministre d’État britannique à l’immigration, Robert Jenrick, était à Alger où il a rencontré notamment le ministre de l’Intérieur Brahim Merad.
Ce mercredi 31 mai, l’ambassade du Royaume-Uni en Algérie a présenté un nouveau régime de préférence pour les marchandises en provenance d’Algérie.
Les barrières douanières devraient être allégées ou supprimées sur des milliers de produits algériens dans le cadre de ce nouveau système, particulièrement les dattes, l’huile d’olive, les fraises, les concombres et les tomates. Le programme entrera en vigueur le 23 juin prochain.
Le DCTS, ou système commercial pour les pays en développement, prévoit des réductions ou la suppression des droits de douane sur des produits en provenance de 65 pays, dont 37 en Afrique.
Parallèlement, le gouvernement britannique a mis en place un service de conseil, de soutien et de mise en relation des entreprises de ces pays et celles du Royaume-Uni, baptisé « Growth gateway ».
Ces nouveautés ont été présentées au cours d’une cérémonie organisée ce mercredi à l’ambassade britannique à Alger, en présence, entre autres, de l’ambassadrice Sharon Wardle et d’Alastair Long, représentant du Roi Charles III pour le commerce avec l’Afrique.
« Les produits algériens seront plus compétitifs sur le marché britannique », a indiqué l’ambassadrice britannique, précisant que 92% des produits algériens exportés vers le Royaume-Uni seront touchés par le démantèlement tarifaire.
L’Algérie fait partie de 8 pays pour lesquels les tarifs douaniers seront fortement diminués.
Pour les exportateurs algériens, ce sera 1,2 million de livres sterling d’économies qui seront réalisées dans l’immédiat et ce montant est appelé à évoluer en fonction de la croissance des exportations algériennes vers le Royaume-Uni et de leur diversification.
Mme Wardle a refusé de fixer d’objectif chiffré pour l’évolution des échanges, indiquant que le but est d’aller plus en avant.
Les avantages toucheront même les produits d’autres pays fabriqués avec des intrants algériens.
Des milliers de produits algériens concernés
« La mise en place du DCTS et du Growth Gateway reflète la volonté du Royaume-Uni et son engagement à développer nos relations économiques avec l’Algérie. Nous attendons que le commerce continue d’agir comme un moteur de croissance et de prospérité pour nos deux pays », a déclaré pour sa part le représentant du Roi.
Les avantages prévus dans le nouveau système vont de l’allègement des taxes douanières jusqu’à leur suppression pour certains produits pendant certaines périodes de l’année, en fonction de leur production au Royaume-Uni. Par exemple, les fraises et les concombres qui ne peuvent pas être produits au Royaume-Uni pendant l’hiver, ne seront soumis à aucune taxe pendant cette saison.
Mais les produits algériens qui pourront bénéficier de ces avantages sont les tomates, les dattes et l’huile d’olive, au vu des potentialités de production et d’exportation de l’Algérie et des besoins du Royaume-Uni. Les importations britanniques de tomates s’élèvent à 600 millions de livres par an, a-t-on précisé à titre d’illustration.
Le régime préférentiel ne se limite pas aux produits agricoles ou alimentaires, mais concerne toutes les marchandises que le pays ne produit pas suffisamment, y compris les vêtements et les chaussures.
Le DCTS est considéré comme « plus simple et plus généreux que les régimes commerciaux préférentiels de l’Union européenne et des États-Unis ».
Il vient remplacer les dispositions précédemment appliquées du temps où le Royaume-Uni faisait partie de l’Union Européenne, qu’il a quittée en février 2020.
À propos du programme Growth Gateway, l’ambassadrice a été interrogée concernant des facilitations pour l’octroi de visas aux opérateurs des pays concernés. Sa réponse a été que la délivrance de visas relève d’une procédure unifiée mise en place par le gouvernement britannique.