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Leçons de novembre

Leçons de novembre

Pari tenu : comme il fallait sans doute s’y attendre, les Algériens n’ont pas dérogé au rendez-vous du 37e vendredi du « Hirak ». Plusieurs centaines de milliers de personnes, voire des millions, ont investi les principales rues de nombreuses wilayas du pays.

À Alger, Oran, Skikda, Sétif, Bejaïa, Mostaganem, Bouira, Tébessa, Tizi-Ouzou, pour ne citer que quelques villes, les manifestants étaient si nombreux que beaucoup n’ont pas manqué de qualifier la mobilisation de « grandiose » et la journée d’ « historique ».

Jeunes, moins jeunes, femmes, enfants, tous ont tenus à être au rendez-vous du 37e vendredi mais aussi de la première célébration du 1er novembre qui se déroule en dehors de l’agenda et du protocole officiels. Même à Paris, notre communauté s’est mobilisée en force pour la première fois un vendredi pour marquer comme il se doit cette journée.

À Alger, de l’avis de tous, la mobilisation était similaire à celle des premières semaines du Hirak. En dépit du renforcement du contrôle d’accès à la capitale et les nombreuses arrestations opérées autant la veille que le jour de la manifestation, des centaines de milliers de personnes se sont retrouvées à Alger pour réitérer de nouveau le rejet des élections du 12 décembre et réclamer la libération des détenus et le départ du système.

Outre les chants patriotiques, les manifestants ont déployés de nombreux portraits de héros de la révolution notamment Lakhdar Bouregâa, détenu depuis plus de quatre mois. Des manifestants ont même porté des masques à son effigie.

Autre héros convoqué par les manifestants : Ali Ammar dit Ali La pointe. « Ya Ali Baouha, Ali, ils l’ont vendu », ont repris les manifestants en chœur, pour dénoncer la corruption et les avantages accordés aux groupes pétroliers étrangers.

Au-delà de cet attachement et cette convocation des symboles de la révolution, la manifestation de ce vendredi confirme, dans le prolongement de la fête du 5 juillet, la réappropriation des Algériens de leur histoire. Car, c’est la première fois que la célébration est populaire et portée par la rue.

Autre signe : les célébrations officielles ont été perturbées la veille par de nombreux citoyens dans plusieurs villes comme à Jijel, Relizane, Sétif, Oran et Bejaïa. On est loin de ces célébrations où se retrouvent des commis de l’État entourés de scouts, de représentants des organisations de masse, des partis au pouvoir et autres clientèles.

L’autre leçon est la détermination de la population à ne pas accepter l’échéance du 12 décembre prochain. Pour les Algériens, les conditions d’une élection transparente sont loin d’être réunies.

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