En France, une proposition de projet de loi visant à la création d’un droit à « l’aide à mourir » sera soumise au vote à l’Assemblée nationale le 27 mai.
La Grande Mosquée de Paris, plus grande institution des musulmans en France, a annoncé sa position à ce propos.
Les députés de l’Assemblée nationale française ont approuvé, samedi 17 mai, la création d’un droit à « l’aide à mourir » et ont rétabli le principe de l’auto-administration de la substance létale, lors de l’examen d’une proposition de loi sur la fin de vie.
Légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté en France : la Grande Mosquée de Paris dit non
L’article qui prévoit ce droit a été adopté par 75 voix, contre 41. Mais pour l’ensemble du texte, un vote des députés est prévu pour le mardi 27 mai prochain.
Dans un communiqué publié ce dimanche 18 mai, la Grande Mosquée de Paris a dénoncé la création d’un droit à l’aide à mourir, appelant à dire non à « légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté ».
L’instance religieuse rappelle que du 12 au 27 mai, l’Assemblée nationale examine une proposition de loi sur l’aide à mourir. Et si ce texte était adopté, « il deviendrait l’un des plus permissifs au monde », souligne la même source.
La plus grande institution musulmane de France estime que ce texte, dans le cas où il sera adopté par les députés, « menacerait les plus vulnérables et remettrait en cause le respect fondamental à toute vie humaine ».
Appelant à ne pas rester silencieux face à cette loi, l’instance que dirige Chems-Eddine Hafiz appelle à la nécessité d’affirmer « ensemble notre attachement à la dignité de chaque être humain », soulignant que « les soins palliatifs, capables d’apaiser les douleurs aiguës ou les souffrances liées à la solitude et à l’abandon, sont une véritable aide jusqu’au dernier souffle.
« Ne tuez pas la vie qu’Allah a rendue sacrée, sauf en toute justice »
Pour étayer ses propos et mieux consolider sa position, la Grande Mosquée de Paris cite un texte coranique, appelant à ne pas mettre fin à la vie. « Ne tuez pas la vie qu’Allah a rendue sacrée, sauf en toute justice », lit-on encore dans le communiqué.
Il convient de rappeler que l’Assemblée nationale est revenue sur la version adoptée en commission à la mi-avril, qui accordait à la personne souhaitant recourir à l’aide à mourir la liberté de choisir entre auto-administration du produit létal et administration par un médecin ou un infirmier.
En avril dernier, le gouvernement a procédé à un amendement précisant que l’administration du produit létal par un médecin ne sera possible que lorsque le patient « n’est pas en mesure physiquement d’y procéder ». Et c’est ce que les députés ont adopté lors du vote de samedi dernier.
