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Légumes secs : un chantier colossal pour l’OAIC

Légumes secs : un chantier colossal pour l’OAIC

Suite à la décision prise en février dernier par le gouvernement de confier le monopole de l’importation des légumes secs à l’Office algérien des céréales (OAIC), cet organisme public déploie son propre réseau de distribution.

Un déploiement qui intervient dans un contexte de hausse des prix. À l’amateurisme des débuts, l’Office algérien des céréales commence à développer un véritable savoir-faire en matière de commercialisation des légumes secs.

Au même titre que le pain, l’huile, le sucre et le lait, les légumes secs restent des produits de large consommation en Algérie. Ils font l’objet d’une attention particulière des ministères du Commerce et de l’Agriculture.

Dès 2021, l’OAIC a ouvert une quarantaine de points de vente au niveau du réseau des Coopératives de céréales et de légumes secs (CCLS) dont 3 dans la région d’Alger à Chéraga, Hussein Dey et Dar El Beida.

Un réseau de 300 points de vente

Les premières expériences de vente au détail ont commencé au niveau des Coopératives de céréales et de légumes secs (CCLS) dans un relatif dénuement.

La vente au détail des légumes secs se faisait dans de simples sacs en plastique de un à deux kilos ou en vrac pour des quantités ne dépassant pas 5 kilos.

Il s’agissait le plus souvent de points de vente sommairement aménagés d’étagères dans des locaux à proximité de parcs d’engins agricoles.

Depuis, le dispositif s’est étoffé. Selon Radaa Dali Ali, directrice, par intérim, de la régulation, de la distribution et du transport auprès de l’OAIC, citée par le quotidien Horizons, l’office revendique aujourd’hui 300 points de vente.

À Oran, la direction régionale du Commerce, faisait récemment état de 19 points de vente de gros et de détail dont 2 mobiles.

À la mi-février à Guelma, la direction de la CCLS indiquait à l’agence APS avoir ouvert 11 points de vente en gros et de détail et disposer d’un stock de 1.500 quintaux.

Assurant également pouvoir approvisionner mensuellement les commerces de gros à raison de 200 quintaux, les commerces de détail à raison de 5 quintaux et les consommateurs à raison de 10 kilos.

De la balance d’épicier à l’ensacheuse

De nombreux points de vente des CCLS ont délaissé l’utilisation de la balance d’épicier et sont passés à l’ensacheuse. C’est le cas à Annaba où, à l’abri d’un immense hangar, des cloisons ont été dressées pour abriter un atelier d’ensachage.

Derrière les cloisons, une dizaine d’agents vêtus de blouses blanches et coiffés de charlotte s’affairent autour d’une ensacheuse automatique.

Au dos de leur blouse, la mention OAIC-CCLS avec en dessous écrit en langue arabe « Unité d’emballage et de distribution de légumes secs ».

Dans l’atelier, le ronronnement de l’ensacheuse emplit l’espace.

Manifestement l’engin de marque Ram Pack est neuf. Dans une immense trémie, deux agents vident des sacs de riz. Une chaîne à godets achemine le riz vers le mécanisme de pesée et d’ensachage.

Il ressort sous forme de sachets d’un kilo flanqués de la mention Riz Long blanc et du nom de la marque « El Diwan ».

Toutes les 5 à 7 secondes, les sachets défilent sur un tapis roulant et sont saisis à tour de rôle par deux agents qui les rangent par lots de 10 dans des cartons.

À part l’ensacheuse rutilante, l’ensemble reste sommaire. Les agents sont assis sur des chaises de bureaux et les cartons sont posés sur des tables de cantine.

Un packaging impeccable

Cependant, le packaging est impeccable. Les cartons sont au couleur de l’entreprise et sur les emballages figurent même un code barre.

Un type d’identification que les services du ministère du Commerce souhaitent progressivement étendre à tout type de produits. En dessous du code figure un numéro de téléphone, celui du Service Consommateurs.

Après avoir conditionnés plusieurs cartons de riz soigneusement disposés par lots de 50 sur des palettes, les agents s’attaquent au stock de pois-chiche et lentilles contenus dans des big-bag.

Contre un mur des cartons remplis de sachets de pois chiches arborent la mention « produit en Algérie ».

Sur les sachets l’emblème national et un encadré précisant l’origine des pois chiches. Plus loin des cartons avec les mentions « Lentilles » ou « Haricots blancs ».

Une production locale insuffisante

La production algérienne de légumes secs reste insuffisante. Si en 2018, le ministère de l’Agriculture annonçait une production atteignant 1,3 million de quintaux, l’année en cours a été catastrophique du fait de la sécheresse.

Différents facteurs techniques rebutent également les agriculteurs : coût excessif des semences, maladies, sensibilité des légumes secs aux mauvaises herbes et difficultés de récolte.

En cas d’absence de désherbage chimique, le développement excessif des mauvaises herbes peut même empêcher toute possibilité de récolte.

Aussi, seuls les agriculteurs et fermes pilotes possédant un bon niveau technique osent se lancer dans ce type de production.

Production, distribution et commercialisation, les CCLS sont sur tous les fronts.

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