Économie

L’entreprise Fertial victime des enquêtes sur Haddad et Ouyahia

Les services de sécurité enquêtent sur les conditions d’acquisition par Ali Haddad, aujourd’hui en prison, de 17% des actions du groupe Fertial ainsi sur que la décision de l’ex-Premier ministre, Ahmed Ouyahia, portant renoncement de l’État du droit de préemption pour le rachat – toujours par Haddad – de 49% des actifs du groupe espagnol Villar Mir, a-t-on appris auprès de l’ex député du Parti des travailleurs (PT), Smain Kouadria.

Selon Kouadria, « l’acquisition par Ali Haddad de 17% des actions de Fertial a été rendue possible grâce à l’ancien ministre de l’Industrie Abdeslam Bouchouareb qui a veillé à ce que l’opération se déroule dans la discrétion la plus totale ».

L’enquête des services de sécurité intervient au moment où l’entreprise de production d’engrais et de fertilisants subit un arrêt de la production, et voit ses comptes bancaires bloqués dans le cadre des enquêtes en cours sur Haddad et Ouyahia, alerte Kouadria.

« Depuis quelques jours, la justice a rendu une décision portant gel des comptes bancaires d’Ali Haddad, à l’instar des comptes bancaires du groupe Temps Nouveaux, de l’entreprise ETRHB et d’autres sociétés appartenant à l’homme d’affaires. Cette décision n’épargne pas le groupe Fertial dont 17% des actions appartiennent à Haddad », énonce l’ex député.

Selon lui, l’opération de cession des actifs de Villar Mir se serait déroulée avec l’accord d’Ouyahia « qui a signé le document stipulant le renoncement par l’Etat à son droit de préemption ». « Les services de sécurité cherchent à connaître les raison qui ont amené Ouyahia à signer le document », précise l’ex député.

Smain Kouadria s’inquiète de la répercussion de la mesure de gel des comptes de l’entreprise Fertial sur les travailleurs dont les salaires pourraient ne pas être versés.

À ce dilemme s’ajoute les autres charges notamment les factures de Naftal, les factures d’électivité, de gaz et d’eau qui ne pourraient pas être honorées. L’incapacité à honorer également les factures d’achats des pièces de rechange et les matières premières est un motif supplémentaire d’inquiétude pour les travailleurs de Fertial qui redoutent un arrête total de la production, après la cessation de l’activité à l’unité d’ammoniac consécutivement à l’explosion de gaz au mois de mai dernier.

Intervention salutaire de la présidence

La nouvelle du rachat par le groupe de Haddad des actions de Villar Mir avait mis le syndicat d’entreprise en alerte. L’ex député du PT, Smain Kouadria, avait publié en septembre 2018 sur sa page Facebook, un document du président du Conseil d’administration de Fertial Javier Gone del Cacho. Dans le document, del Cacho informe les membres du conseil d’administration d’Asmidal de l’obtention par le groupe ETRHB Haddad d’une lettre du premier ministre portant sur la renonciation de l’État à exercer son droit de préemption.

« J’ai l’honneur de vous informer que le groupe ETRHB Haddad a déjà confirmé l’obtention du document, reçu en date du 27 août (2018), qui porte sur la cession des actions de GVM (groupe Villar Mir) à Etrhb Haddad et qui exige la finalisation de l’opération (…) avant le 30 septembre. C’est pour cela que nous vous demandons en extrême urgence la tenue de ces rencontres dans les dates prévues. La lettre du PM (Premier ministre) pour la renonciation de l’État à son droit de préemption sera remise en séance tenante lors du CA (conseil d’administration) et de l’AGEX (Assemblée générale extraordinaire) », écrit Javier Gone del Cacho. Mais l’opération avait échoué suite à l’intervention de la présidence de la République qui a ordonné à Sonatrach, maison mère d’Asmidal qui détient 34% de Fertial, de faire prévaloir son droit de préemption.

Les déboires judiciaires du patron du groupe ETHB Haddad, Ali Haddad se répercutent négativement sur le fonctionnement des entreprises qui lui appartiennent, mettant en cause leur existence même. Dans un premier temps, l’ex patron du FCE s’est vu contraint  de céder ses parts dans le club de football l’USM Alger et de fermer une de ses deux chaines de TV, Dzair news.

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