Économie

Les 2 raisons de la remontée du dinar face à l’euro et au dollar

Dans cet entretien, le professeur d’économie Brahim Guendouzi, explique les raisons de la remontée du dinar algérien face au dollar et à l’euro. Ce jeudi, l’euro valait 138,6737 dinars au marché interbancaire, au plus bas depuis avril 2020.

Il aborde aussi les perspectives économiques pour le pays. 

Le dinar algérien se raffermit face aux principales monnaies étrangères, notamment l’euro. Comment expliquez-vous cette appréciation du dinar face aux principales devises étrangères ? 

Le raffermissement du dinar par rapport au dollar et à l’euro, constaté à travers les cotations de devises publiées par la Banque d’Algérie depuis le début de l’été, peut être interprété à deux niveaux.

| Lire aussi : Change : le dinar algérien se maintient face à l’euro

Tout d’abord, l’amélioration de la balance courante de l’Algérie durant le premier semestre 2022 grâce à un important solde commercial extérieur rendu possible par la hausse sensible des cours du pétrole brut mais également des quantités d’hydrocarbures exportées ainsi que du contrôle plus stricte appliqué sur les importations de biens et de services.

Ensuite il y a lieu de relever la détérioration des variables macroéconomiques dans les principaux pays partenaires, en l’occurrence un niveau élevé d’endettement interne et une forte inflation, induisant des ajustements à la hausse des taux d’intérêt de la part des banques centrales.

Aussi, conformément à la règle de la parité des pouvoirs d’achat des monnaies et son impact sur le taux de change effectif réel, le taux de change nominal du dinar algérien rapporté à l’euro et au dollar s’est quelque peu amélioré par rapport à la situation en début d’année.

Quelles sont les retombées attendues de cette appréciation du dinar algérien face à l’euro et au dollar ? 

Le premier impact positif sera sur le niveau des prix des produits et services importés. Cela va contribuer à amortir, autant que faire se peut, la hausse des prix à l’international en raison du retour de l’inflation.

En second lieu, cela permet de détendre, un tant soit peu, les équilibres macroéconomiques en liaison avec l’amélioration du niveau des réserves de change attendue d’ici la fin de l’année en cours.

Cette appréciation de la monnaie nationale reste cependant fragile eu égard aux autres variables inhérentes au fonctionnement de l’économie nationale, particulièrement le fort déséquilibre budgétaire.

Quelles sont, selon vous, les perspectives économiques pour l’Algérie ?  

La conjoncture économique actuelle s’avère favorable à l’Algérie qui dispose ainsi d’une marge de manœuvre appréciable en vue d’atteindre une croissance économique vigoureuse pour les années à venir, sans cela les efforts seront vains.

La promulgation des textes d’application de la nouvelle loi sur l’investissement auront-ils un impact positif et attireront-ils en nombre les porteurs de projets ? Les investisseurs étrangers voudront-ils venir s’installer en Algérie aux nouvelles conditions offertes mais surtout eu égard à la crise énergétique qui secoue actuellement l’Union européenne ? Dossier à suivre.

Les plus lus