Économie

Les cours de pétrole finissent en baisse, le Brent sous 30 dollars

Les cours de pétrole ont fini en baisse ce mercredi après cinq séances de hausse, dans un marché toujours tourmenté par une offre excédentaire et la saturation des infrastructures de stockage.

Le Brent est repassé sous 30 dollars. Après son rebond d’hier à 31,42 dollars (+12,46%), le baril de Brent de la mer du Nord (référence pour le pétrole algérien) pour livraison en juillet a marqué le coup en terminant ce mercredi à 29,72 dollars à Londres, en baisse d’un peu plus de 4 % par rapport à la clôture de mardi. Pour le pétrole, il a reculé de 2,3% à 23,99 dollars, après avoir grimé de plus de 20% hier mardi.

Le marché va « continuer de faire face à une offre excédentaire et à une demande lente pendant encore un certain temps », estime Bart Melek de TD Securities, cité par l’AFP.

Le marché souffre toujours de la baisse de la demande, induite par la pandémie du coronavirus qui a paralysé les transports et affecté l’activité économie dans le monde. Une situation aggravée par la saturation des capacités de stockage notamment aux États-Unis.

Signe de cette inquiétude, le rapport hebdomadaire de l’Agence américaine d’information sur l’Énergie (EIA) sur les stocks de pétrole aux États-Unis n’a d’ailleurs pas permis aux prix du pétrole d’inverser leur tendance baissière mercredi. Alors que les analystes anticipaient une hausse de 8,8 millions de barils, le rapport a fait état d’une hausse de 4,6 millions de barils au 1er mai, soit un peu moins de la moitié de la quantité prévue. Mais cela n’a pas aidé le pétrole à éviter une baisse.

Le marché guette aussi à l’évolution des tensions entre les États-Unis et la Chine, qui se livrent une guerre des mots sur l’origine du coronavirus.

« Les craintes qui subsistent sur une éventuelle rupture des relations entre les États-Unis et la Chine » ont aussi pesé mercredi sur les prix du pétrole, selon Josh Mahony, analyste chez IG.

Ce mercredi, la tension entre les deux pays est une nouvelle fois montée d’un cran. Le gouvernement chinois a affirmé que le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo « ne peut présenter de preuves » d’une fuite du nouveau coronavirus d’un laboratoire chinois « parce qu’il n’en a pas », rapportent plusieurs médias.

« M. Pompeo s’est exprimé à plusieurs reprises mais il ne peut présenter de preuves », a déclaré devant la presse la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying. « Et pourquoi ? Parce qu’il n’en a aucune », a-t-elle estimé. La responsable chinoise a également estimé que la question de l’origine de l’épidémie devrait être laissée aux experts scientifiques « plutôt qu’à des politiciens qui mentent au nom de leurs besoins de politique intérieure ».

Dimanche, Pompeo a déclaré qu’« il existe des preuves immenses que c’est de là que c’est parti ». Il a ajouté que « ce n’est pas la première fois » que la Chine met ainsi « le monde en danger » à cause de « laboratoires ne respectant pas les normes ».

Les plus lus