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« Les détenteurs de l’argent sale seront exclus du FLN »

« Les détenteurs de l’argent sale seront exclus du FLN »

Djamel Benhamouda, 63 ans, un journaliste de formation qui a travaillé durant les années 80 successivement à la radio chaine I, au journal arabophone Echab et El Moudjahed Hebdo. Il a été élu député sur la liste FLN de Borj Bou Arreredj dont il est originaire durant la législature de 1997-2002. Il a aussi été conseiller chargé de la communication au ministère de l’Enseignement supérieur de 2003 à 2012. Il est membre du comité central du FLN depuis plus de 15 ans.

Le Comité central du FLN se tiendra ce mardi 30 avril pour élire un nouveau SG. Vous êtes candidat à ce poste. Pourquoi ?

Parce que les responsables qu’on a délégués pour gérer les affaires du parti, ont déçu l’opinion publique. Et le mouvement populaire que je qualifie d’onde de choc nationaliste a libéré tout le monde et a fait sauter tous les verrous, et a donné une meilleure image de l’Algérie. Par conséquent j’ai décidé de soumettre ma candidature aux militants pour corriger la culture de la chkara (argent sale) et des baltadjiya (voyous).

Des gens utilisent la chkara pour accéder aux postes de responsabilité au FLN. Qu’en pensez-vous ?

Oui, c’est le cas. Moi, je suis militant, je ne possède ni usines, ni fermes agricoles ni entreprises. J’ai une vision des choses, des idées et je suis un enfant du FLN. Ceux qui utilisent la chkara sont étrangers au parti. Aujourd’hui le peuple s’est exprimé et a clamé son aversion par rapport à ce genre de pratiques.

Comment allez-vous faire pour lutter contre ceux qui utilisent la Chkara ?

Les statuts et règlement intérieur du parti permettent la candidature au poste de SG du FLN uniquement aux membres du Comité central qui remplissent un certain nombre de conditions d’éligibilité. Notre souhait est que la commission de candidature jouera pleinement son rôle en la matière. Car les militants ressentent cruellement une marginalisation et une véritable rupture avec le peuple.

Quel est le programme politique que vous comptez mettre en œuvre si vous êtes élu à la tête du FLN ?

C’est le parachèvement de la déclaration du 1er novembre 1954. C’est-à-dire la construction d’un État social et démocratique dans le cadre des préceptes islamiques. Il s’agira aussi de construire un parti qui a l’ambition de travailler en faveur du peuple et de répondre à ses exigences avec l’établissement de ponts entre les différentes générations. Si je suis élu SG, je ferai en sorte que le FLN retourne vers le peuple.

Votre discours est généraliste et surtout d’intention puisque le FLN a de tout temps était un instrument entre les mains du pouvoir…

Je veux que le parti fasse usage des mécanismes démocratiques de manière à contribuer à l’édification d’un État national et démocratique.

Comment allez-vous contribuer à l’édification de cet État démocratique ?

En mettant fin aux désignations et à la gestion par téléphone du parti. La responsabilité sera issue des urnes et des compétences requises pour occuper tel ou tel poste. Il n’y aura plus de marchandage politique. L’homme politique aura sa place et l’homme d’affaires honnête et propre qui travaille dans le cadre de la transparence aura également sa place. Mais les détenteurs de l’argent sale seront exclus du FLN. Je remercie le chef d’État-major pour l’appel qu’il a lancé à la justice pour accélérer les enquêtes sur les affaires de corruption. Nous souhaitons que la justice qui était gérée par téléphone ne soit soumise qu’à la conscience du juge.

Est-ce que c’est Gaid Salah qui a demandé à la justice de se saisir des affaires de corruption ?

Non. Il n’a pas la prérogative de le faire. Gaid Salah a pris une position honorable puisqu’il s’est mis du coté des revendications populaires.

Le FLN prendra-t-il son autonomie de la Présidence de la République et des autres institutions de l’État ?

C’est une condition sine qua none. C’est ce que je compte faire. Et mon rêve le plus cher est de débarrasser le FLN des intrus, des détenteurs de la chkara à travers le règlement intérieur et les statuts et non pas avec la violence.

Mais les tenants du pouvoir ont l’habitude d’imposer leur candidat ?

Cette fois ci, il n’y aura pas cela. Tous ceux qui ont déposé leurs dossiers sont des militants du parti.

Que pensez-vous des élections présidentielles du 4 juillet prochain ?

Je pense qu’elles sont dépassées. Je pense qu’on ne peut pas tenir ces élections dans un laps de temps aussi réduit.

Êtes-vous pour le départ de Bensalah et de Bedoui comme le peuple le réclame ?

Même s’il faille que des personnes partent, il faut que l’État soit maintenu. Il faut faire le distinguo entre l’État et le pouvoir. Le pouvoir peut partir mais l’État doit demeurer. Si la revendication du départ de Bedoui et de Bensalah pourrait conduire à la résolution de la crise, pourquoi pas.

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