Les nuages s’accumulent dans le ciel de Sonatrach. Dernière mauvaise nouvelle en date, le fournisseur de gaz espagnol Naturgy a indiqué prévoir de lancer une procédure d’arbitrage international à l’encontre du groupe pétrolier public.
Naturgy veut obtenir une révision à la baisse des prix de vente du gaz naturel conclus entre les deux parties, dans un contexte d’effondrement des cours des hydrocarbures ayant rendu prohibitifs les contrats liant l’Espagne à plusieurs de ses fournisseurs, rapportent plusieurs médias qui citent le journal espagnol Cinco Dias.
Cité par la même source, le président de Naturgy, Francisco Reynés, aurait fait savoir que sa compagnie « aurait recours à tout instrument juridique pour adapter ses contrats internationaux de gaz naturel à circonstances actuelles du marché ». Un arbitrage serait ainsi déjà en cours, lancé contre Sonatrach par Naturgy qui prévoit de lancer prochainement des procédures d’arbitrage similaires contre le Nigeria, la Norvège, les États-Unis ou encore la Russie.
L’insatisfaction de Naturgy trouve son origine dans le fait que les contrats gaziers prévoient le paiement d’un montant de sept dollars pour chaque million de BTU. Or, le grand confinement provoqué par la pandémie du coronavirus a mené à une chute historique des cours, qui ont atteint des niveaux de deux dollars le million de BTU. Une disparité énorme, estime la compagnie espagnole.
L’arbitrage international de Naturgy qui veut revoir les prix de Sonatrach à la baisse intervient dans un contexte particulièrement morose pour les exportations algériennes de gaz naturel vers l’Espagne. Celles-ci atteignent leurs plus bas niveaux de leur histoire, concurrencées par le GNL à bas coût en provenance de Russie et des États-Unis.
Durant les deux derniers mois, les exportations américaines de gaz naturel vers l’Espagne ont notamment dépassé celles de l’Algérie. Entre les mois de janvier et mars, l’Espagne a ainsi importé 20 251 GWh de gaz naturel liquéfié en provenance des États-Unis contre 19 748 GWh de gaz naturel en provenance d’Algérie par le biais des gazoducs, dont le célèbre Medgaz auquel sont d’ailleurs associés Sonatrach et Naturgy.