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Les Etats-Unis se penchent sur la crise algérienne

Les Etats-Unis se penchent sur la crise algérienne

Près d’un mois après l’annonce de la candidature d’Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat présidentiel, prélude à un mouvement de protestation historique dans les rues algériennes, l’administration américaine a exprimé mardi son « soutien » au peuple algérien.

Le Département d’Etat a réagi pour la première fois aux manifestations qui secouent le pays et ont également essaimé dans plusieurs villes dans le monde où se concentre une importante diaspora algérienne.

« Nous suivons les mouvements de protestations qui se déroulent en Algérie et nous allons continuer à le faire », a affirmé le porte-parole de la diplomatie américaine, Robert Palladino, lors d’un point presse devant des journalistes.

« Les Etats-Unis soutiennent le peuple algérien et son droit à manifester pacifiquement », a également affirmé M. Palladino.

Ces commentaires sont intervenus peu après des déclarations d’une porte-parole de la Commission européenne, appelant mardi au respect de la « liberté d’expression et de réunion » dans le pays.

La déclaration des autorités diplomatiques américaines sur la crise algérienne a été brève lors de ce point presse, Washington mettant en ce moment davantage l’accent sur les tensions politiques au Venezuela.

La presse américaine relaie de son côté largement la vague populaire en Algérie depuis les premières manifestations, et se concentre particulièrement dans ses comptes-rendus sur les mouvements dans la capitale algérienne.

Dans un éditorial publié lundi et intitulé « Le mouvement de la jeunesse algérienne en colère », le très influent New York Times a écrit : « M. Bouteflika a promis une conférence nationale, le moment pour la convoquer est peut-être venu, avant les élections ». Une manière de suggérer que le changement doit intervenir maintenant.

« Les membres de la clique qui contrôle l’Algérie, y compris M. Bouteflika s’il est toujours en possession de ses moyens, sont conscients de ce qui est arrivé aux régimes voisins lors des Printemps arabes, et de ce qui pourrait leur arriver s’ils refusaient de s’effacer », affirme encore le quotidien américain.

Le Washington Post a quant à lui écrit lundi par l’intermédiaire de son journaliste Ishaan Tharoor : « Les alliés de Bouteflika espèrent peut-être gagner du temps avant son départ. Mais leur légitimité est remise en cause par une jeune génération en colère, sans illusions, et pleinement consciente de l’infirmité » du président octogénaire.

Dans les rues américaines, la diaspora algérienne s’est de son côté mise à battre le pavé, prenant exemple sur les grands rassemblements dans plusieurs villes à travers le monde, notamment à Paris, Marseille, et Montréal.

A New York, des rassemblements d’Algériens ont lieu chaque dimanche depuis deux semaines sur la place très fréquentée Union Square, en plein cœur de Manhattan.

Le premier, le 24 février, n’a attiré que quelques curieux. Mais la mobilisation du 3 mars, davantage relayée sur un groupe Facebook d’expatriés algériens qui compte près de 40.000 membres, a connu un peu plus de succès.

Une centaine de manifestants de tous âges se sont rassemblés dimanche, arborant des drapeaux algériens et amazigh, ainsi que des slogans en langue anglaise, française et arabe sur des pancartes.

« Cette série dure depuis quatre saisons, c’est trop long », « c’est à nous de jouer maintenant », « ils ont des millions, nous sommes des millions », pouvait-on lire sur les banderoles déployées à cette occasion.

Des rassemblements sporadiques ont également eu lieu à Washington DC ainsi qu’à San Francisco.

« Je ressens une forme de fierté car la jeunesse se mobilise en Algérie. J’espère qu’elle aura la force de continuer car le changement ne peut venir que d’elle », confie Amina, une Franco-Algérienne de 37 ans, enseignante au lycée français de San Francisco et installée aux Etats-Unis depuis sept ans.

« Dans l’esprit des plus anciens il y a l’idée que le pire peut toujours survenir. Il n’y a que les jeunes qui peuvent avoir cette forme d’insouciance », ajoute-t-elle.

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