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Les minorités religieuses contraintes de faire profil bas en Algérie, selon Washington

Les minorités religieuses contraintes de faire profil bas en Algérie, selon Washington

Le rapport annuel du Département d’État américain sur la liberté religieuse dans le monde pour 2016, publié mardi 15 août, recense les discriminations à l’égard des personnes non musulmanes sunnites.

Qu’il s’agisse de musulmans non sunnites, de juifs ou de chrétiens, tous rapportent avoir subi des menaces, ou avoir été victimes d’intolérance ou de discrimination (notamment dans le monde du travail) en raison de leur foi. Dans ce contexte, ils sont contraints de faire profil bas en Algérie, note le rapport.

Le département d’État américain estime que sur une population d’environ 40 millions d’habitants, 99% de la population algérienne est musulmane sunnite. Les autres, c’est-à-dire les chrétiens, les juifs, les musulmans ahmadis, les musulmans chiites et une communauté de musulmans ibadis représentent 1% de la population.

Arrestation de musulmans ahmadis

Le rapport cite en exemple une émission diffusée en octobre 2016 sur une chaîne de télévision privée au cours de laquelle des chercheurs et un imam ont jugé « dangereuse » la foi Ahmadi. En outre, en janvier 2016, un groupe de jeunes de Biskra avaient distribué des tracts décrivant l’islam chiite comme un « envahisseur ».

À cette forme de guerre d’intimidation, il faut ajouter les arrestations de musulmans ahmadis ou les condamnations à des peines de prison. « La police a arrêté au moins 83 musulmans ahmadis à cause de leur religion en  2016 », précise le document. « Le 13 juin, la police a arrêté neuf musulmans ahmadis à Blida pour manifestation religieuse non autorisée. (…) Le 2 octobre, dans la wilaya de Skikda, 18 ont été arrêtés pour avoir organisé des prières du vendredi en dehors d’un lieu de culte autorisé », détaille le département d’État américain.

Difficultés administratives pour les chrétiens

Les chrétiens ne sont pas non plus épargnés. Un tribunal a ainsi condamné à une peine de trois ans de prison un converti pour insulte au prophète sur Facebook. Des représentants ont en outre indiqué que deux protestants ont été arrêtés à Béjaïa pour transport de « publications religieuses non autorisées ».

D’autres ont fait savoir qu’ils avaient rencontré des difficultés administratives pour faire reconnaître leurs associations religieuses ou pour déclarer un enfant à l’état civil avec un prénom chrétien. Un cas de menace de fermeture de deux églises en Kabylie en mars 2016 a aussi été recensé.

200 Juifs en Algérie

Quant aux citoyens juifs (200 en Algérie selon le département américain), ils préfèrent taire leur identité religieuse.

« Après qu’un journaliste israélien a obtenu un visa pour l’Algérie en mai, une publication en langue arabe a écrit que ce dernier avait un « nom qui sonnait très juif » », s’inquiète le rapport.

| LIRE AUSSI : Rapport du Département d’État américain sur la liberté religieuse : les Algériens antisémites ? 

Pressions des nouveaux convertis au catholicisme

Enfin, le département d’État américain pointe une nouvelle fois les pressions subies par les nouveaux convertis au christianisme. Bien que la loi dispose que la discrimination fondée sur la religion est interdite et qu’elle garantit la protection de l’État pour les non-musulmans et la « tolérance et le respect des différentes religions », elle ne prévoit pas de sanctions pour discrimination religieuse, précise-t-il.

« De nombreux représentants chrétiens ont signalé des cas de convertis, ou de personnes manifestant un intérêt pour le christianisme, agressés par des membres de la famille ou contraints de renoncer à leur conversion ».

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