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Les princes saoudiens déchus dans leur prison dorée du Ritz-Carlton

Les princes saoudiens déchus dans leur prison dorée du Ritz-Carlton

Le Desk

Il y a quelques semaines, le gratin du business mondial se réunissait sous les chandeliers de ses salles de bal. Aujourd’hui, après des purges sans précédent en Arabie saoudite, le palace Ritz-Carlton de Riyad semble s’être transformé en prison… dorée

Depuis la purge orchestrée samedi dernier par le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, accusant plusieurs princes et dirigeants du pays de corruption, les prisonniers VIP ont été placés, non pas dans un pénitencier spartiate, mais dans l’hôtel cinq étoiles Ritz-Carlton de Riyad.

Si la première photo fuitée le 6 novembre par le Daily Mail avait fait jaser, montrant des litières posées à même le sol marbré du ballroom, celles obtenues par Le Desk confirment que les princes embastillés dorment à même le sol et non pas seulement les gardes armés charger de surveiller leurs faits et gestes. En témoignent des selfies et portraits d’Al Walid Bin Talal, cousin du prince Moulay Hicham qui pose tout sourire.

Al Walid bin Talal sur sa couchette de fortune au Ritz Carlton. DR

 

Situé dans le quartier diplomatique de Riyad, le Ritz-Carlton accueillait jusqu’à présent de grandes réceptions. Six mois plus tôt, le palace était décoré aux couleurs de l’Amérique pour la venue de Donald Trump. Son prédécesseur Barack Obama y avait également séjourné en 2014, rappelle le New York Times.

Le quotidien britannique The Guardian raconte que les clients du palace ont été priés de plier bagage et de changer d’établissement. Une trentaine de personnalités ciblées par l’enquête les ont remplacés. Il est impossible de réserver une chambre dans l’hôtel jusqu’au 16 décembre, selon le New York Times. « Le portail est fermé. Quand on téléphone, on tombe sur une musique d’attente qui n’en finit pas et il est impossible de réserver une chambre », note Bloomberg.

Quelque onze princes et des dizaines d’anciens ministres ont été arrêtés il y tout juste une semaine en Arabie saoudite sur décision d’une commission anticorruption. Au même moment, des puissants chefs de la Garde nationale saoudienne, une force d’élite intérieure, et de la Marine ont été limogés. Au total, environ 200 personnes sont détenues et 1 700 comptes en banque ont été gelés, tandis que de nombreux jets privés étaient cloués au sol.

Une courte vidéo présentée comme tournée à l’intérieur de l’hôtel circule sur internet et montre des gens dormant sur le sol couvert de couvertures colorées et surveillés par des gardes armés. Selon le New York Times, le lieu filmé serait la salle de ball « B » , qui servirait de caserne improvisée pour les gardiens.

Selon le Washington Post, « les mesures répressives continuent  ». En plus de nouvelles arrestations, concernant cette fois prioritairement des hommes d’affaires, le journal souligne que les autorités pourraient « saisir des avoirs bancaires allant jusqu’à 800 milliards de dollars ». Et cela jusque dans les Émirats arabes unis voisins, qui appuieraient volontiers les mesures musclées des autorités saoudiennes.

Ces arrestations interviennent peu après la création, par décret royal, de cette commission, dirigée par le vice-Premier ministre et prince héritier, Mohammed ben Salmane, âgé de 32 ans et surnommé MBS. Ce dernier aurait, selon certains observateurs, cherché à étouffer les contestations internes avant de succéder officiellement à son père, le roi Salmane, âgé de 81 ans.

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