Les prix du gaz naturel en Europe pour l’hiver prochain ont grimpé à leur plus haut niveau depuis treize ans, portés par un resserrement lent mais pertinent de l’offre russe risquant de provoquer une pénurie des stocks sur le vieux continent, rapporte ce jeudi le site S&P Global Platts.
Bien que l’inventaire de stockage européen soit maintenant approximativement au même niveau qu’en 2018, cela a été rendu possible et soutenu par une position de départ beaucoup plus avancée. De plus, les circonstances entourant l’approvisionnement russe en Europe sont très différentes cette année, explique la même source.
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Selon l’analyse de Platts, la situation actuelle est en fait en préparation depuis deux ans, le principal facteur étant les flux russes vers l’Europe à travers l’Ukraine tels que prescrits par l’accord d’acheminement négocié par l’Union européenne de décembre 2019.
En outre, le géant gazier russe Gazprom Export n’effectue pas de réservations de capacités d’acheminement ukrainiennes à un niveau proche du niveau avec lequel les flux de 2018 pourraient être atteints. Pis, Gazprom a injecté des quantités minimes dans son propre espace de stockage européen.
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Par conséquent, les stockages européens ne se remplissent pas rapidement et ne seront probablement pas suffisamment remplis d’ici le début de l’hiver, faisant du stockage un levier clé pour le gazoduc Nord Stream 2 de la Russie et, par conséquent, un champ de bataille clé sur l’échiquier politique, explique S&P Global Platts.
Très forte hausse des exportations gazières de l’Algérie durant le 1er trimestre 2021
« Ainsi, l’une des raisons pour lesquelles les prix d’hiver ont augmenté est que des couvertures doivent être mises en place dans toute l’Europe pour garantir un approvisionnement rare et immuniser les expéditeurs contre les flambées de prix », explique la même source, qui souligne que « la livraison en hiver étant encore dans plus de trois mois, cela coûtera probablement de plus en plus cher ».
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Si les livraisons norvégiennes ont baissé, ce n’est pas pour l’Algérie qui a augmenté ses exportations de gaz vers l’Europe durant le 1er trimestre 2021, selon la même source.
Le 20 avril, le groupe Sonatrach a fait état d’une forte hausse de ses exportations de gaz vers l’Espagne et l’Italie durant le 1er trimestre 2021. Ces deux pays sont les principaux clients de l’Algérie en matière de gaz.
Selon Sonatrach, l’Italie a été « la première destination » des livraisons algériennes de gaz durant le 1er trimestre 2021, avec un « volume total de 6.4 milliards de m3, soit une progression de 109% » par rapport aux trois premiers mois de 2020.
Grâce à cette hausse, Sonatrach a « renforcé sa position » de deuxième fournisseur de gaz de l’Italie avec des parts de marché à 35 % contre 16 % durant la même période de 2020, indique la même source.
L’Espagne et le Portugal arrivent derrière l’Italie, avec un volume exporté de 4.3 milliards de m3 de gaz durant les trois premiers mois de 2021, soit une progression de 122 % par rapport à la même période de 2020.
« Cela représente une part de marché de plus de 47 % contre seulement 21 % durant le premier trimestre 2020. Avec cette performance, l’Algérie maintient sa position de 1er fournisseur de gaz sur ce marché stratégique », indique Sonatrach.
Toutefois, si le groupe Sonatrach a communiqué sur ses exportations pendant le 1er trimestre 2021, il n’a pas encore publié les chiffres du 2e trimestre. D’autant que cette hausse des tarifs du gaz pour l’Europe survient alors que le complexe GNL de Skikda, le deuxième plus grand important en Algérie, vient d’être fermé en raison d’un problème technique détecté.