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Les résidents mettent à exécution leur menace et désertent les hôpitaux

Les résidents mettent à exécution leur menace et désertent les hôpitaux

Le conflit entre les résidents et le ministère de la Santé se durcit.  Les résidents en sciences médicales ont mis a exécution leur menace de ne plus assurer les gardes de nuit, à partir de la soirée de ce dimanche 29 avril.

Dans les centres hospitalo-universitaires et autres établissements employant des résidents, les directeurs ont dû avoir recours à des réquisitions de médecins généralistes pour pallier le manque important de personnel soignant dans les services, notamment aux urgences médicales et chirurgicales.

Au CHU de Tizi-Ouzou, l’arrêt des gardes a été respecté à 100% selon le Dr Bensbaâ, délégué Camra de Tizi-Ouzou, pour qui cet arrêt des gardes est une réponse aux « pseudo-mesures proposées par les autorités » aux revendications des résidents.

« Nous avons tenu un rassemblement devant l’administration du CHU, nous avons ensuite organisé une marche silencieuse à l’intérieur de l’hôpital et pour la symbolique nous sommes sortis de l’enceinte du CHU pour tenir un rassemblement juste à côté avant de nous diriger vers la faculté de médecine où nous nous sommes réunis en assemblée générale pendant laquelle nous avons parlé des modalités de l’arrêt de l’activité de garde », explique le membre du Camra.

À Sidi Bel Abbès, les gardes ont également été arrêtées, presque totalement, selon le délégué du Camra, ainsi qu’à Constantine et Oran, dont les résidents ont été les premiers à arrêter les gardes, depuis déjà cinq jours.

« À Alger, l’arrêt des gardes a été respecté à hauteur de 80%, il reste encore quelques résidents dans quelques structures qui n’ont pas arrêté », selon le Dr Bensbaâ.

Les CHU ont été désertés par les médecins résidents qui ont convenu de ne pas se présenter à leurs structures pour éviter toute pression qui viendrait des directions des établissements, d’autres personnels soignants ou des malades et leurs accompagnateurs.

Réquisition des médecins généralistes

Dans de nombreux établissements, les directeurs ont réquisitionné des médecins généralistes pour remplacer les résidents. Mais le nombre de médecins généralistes risque d’être insuffisant dans la plupart des hôpitaux.

« Pour maintenir l’activité au pavillon des urgences chirurgicales du CHU de Tizi-Ouzou, qui fonctionne habituellement avec 17 résidents, l’administration a réquisitionné trois généralistes et nous savons bien que l’activité va en pâtir », a précisé le Dr Bensbaâ.

Le manque de personnel que connaîtront la plupart des grands hôpitaux du pays sera difficile à combler.

« Nous refusons catégoriquement ces mesures qui vont à l’encontre de nos droits et de notre formation et nous portons à votre connaissance que si ces mesures sont prises, nous serons amenés à recourir à un mouvement de protestation avec arrêt de toute activité hospitalière », ont répondu par anticipation les internes en médecine d’Alger à l’éventualité d’un « renforcement des équipes de garde par les internes ».

Les maîtres-assistants refusent de prendre le relai

L’arrêt des gardes par les résidents inquiète également les maîtres assistants et professeurs des CHU. Lors d’une réunion avec le ministre de la Santé et celui de l’Enseignement supérieur qui s’est tenue le jeudi 26 avril, le Syndicat des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (Snechu) qui encadrent les résidents dans les centres  hospitalo-universitaires a « saisi le ministre de la Santé sur la décision des résidents d’arrêter les gardes et sur l’impossibilité des maîtres-assistants à continuer à travailler dans ces conditions », par crainte d’une surcharge de travail provoquée par le retrait des résidents.

« Nous rappelons que notre statut en vigueur, qui définit nos tâches, nous confère le devoir d’effectuer des soins de haut niveau ; de ce fait, la garde doit être effectuée au service et notre tâche n’est pas d’assurer le tri dans un pavillon des urgences », ont argué les maîtres-assistants.

Selon un communiqué du Snechu, le ministre a répondu aux professeurs que « des mesures seront prises ».

Les médecins spécialistes de l’EHS Canastel d’Oran ont eux aussi saisi leur direction et leur tutelle pour les informer qu’il leur est « impossible physiquement, mentalement, humainement et surtout légalement de répondre aux besoins des patients que ce soit en consultation, aux hospitalisations et aux urgences dans les conditions actuelles de crise sans les médecins résidents ».

Les médecins spécialistes de cet établissement ont décidé de ne pas assurer les gardes au-delà des 72 prochaines heures.

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