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Les sachets noirs en plastique font leur retour en Algérie

Les sachets noirs en plastique font leur retour en Algérie

Les sachets noirs en plastique font un retour en force dans les commerces en Algérie. Un retour qui relance le débat sur les risques liés à la santé des consommateurs et à l’impact sur l’environnement.

Dans les magasins, le pain et d’autres produits alimentaires sont remis aux consommateurs dans les sachets noirs en plastique. Les autorités ont pourtant entrepris des démarches pour la limitation de l’utilisation des sacs en plastique.

En décembre 2021, la ministre de l’Environnement Samia Moualfi avait annoncé la préparation d’un décret interministériel en vue de limiter l’utilisation des sacs en plastique avec l’objectif de préserver l’environnement et la santé des consommateurs.

Le texte en question devait être accompagné de mesures incitatives d’accompagnement des micro-entreprises pour la fabrication de sacs biodégradables, avait indiqué la ministre de l’Environnement.

Dans un arrêté interministériel, paru au journal officiel 97 en date du 27 décembre 2021, il est clairement indiqué que les sachets en plastique destinés au contact des denrées alimentaires ne doivent pas contenir de colorants.

« Ces sachets doivent être, exclusivement, de couleur blanche », dispose l’article 13 de l’arrêté signé par le ministre du Commerce et auquel ont contribué les ministères de l’Environnement, de la Santé, de l’Industrie, de l’Agriculture et celui des Ressources en eau.

Algérie : le sachet noir en plastique revient en force malgré son interdiction

Visiblement, la mise en application du texte n’est pas respectée sur le terrain. En raison de leurs prix bas, les sachets noirs en plastique sont les plus utilisés par les commerçants, y compris pour les denrées alimentaires.

Les initiatives pour limiter l’utilisation des sachets noirs en plastique ne sont pas allés au bout, constate Mustapha Zebdi, le président de l’Association de protection et d’orientation des consommateurs (Apoce).

« Il y a un risque sur la santé et sur l’environnement. Il y a eu des tentatives et des campagnes qui n’ont pas fait l’objet de suivi et n’ont pas suscité d’implication de la part de toutes les parties concernées. C’est un problème d’application », estime Mustapha Zebdi.

Le président de l’Apoce propose une feuille de route qui implique également les opérateurs économiques fabricants des sacs en plastique. « Les ministères du Commerce, de la Santé et de l’Environnement sont concernés par ce problème. Les opérateurs économiques aussi sont concernés », a-t-il ajouté.

Abordant le volet pratique, le président de l’Association nationale des commerçants algériens (ANCA), Hadj Tahar Boulenouar, souligne la complexité du passage de l’utilisation des sachets en plastique à ceux en papier en raison de la différence des prix. Les premiers sont moins chers que les seconds.

Pour faire face à cette contrainte, Hadj Tahar Boulenouar préconise de faire participer les grandes entreprises dans l’opération. « Il faudrait que les grandes entreprises sponsorisent les sachets en papier pour que les commerçants ne fassent pas répercuter leur coût sur les prix sur les produits et donc les consommateurs », recommande-t-il.

Le Pr Mostefa Khiati, médecin chercheur, met en avant les risques sur l’environnement et surtout sur la santé des consommateurs de l’utilisation des sachets en plastique noirs.

« L’utilisation des sacs en plastique représente un risque écologique. La durée de vie du plastique utilisé pour fabriquer ces sacs est indéfinie dans le temps. Sur le plan sanitaire, lorsque le sachet en plastique est collé aux aliments, il dégage des composants chimiques toxiques qui peuvent même être cancérigènes à la longue », met en garde le Pr Khiati.

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