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Les vaccins chinois contre la Covid-19 en quatre points

Les vaccins chinois contre la Covid-19 en quatre points

L’Algérie a opté pour un deuxième vaccin contre la Covid-19. Après avoir choisi le Spoutnik V pour lancer la campagne de vaccination de masse, elle a commandé un deuxième vaccin de la Chine.

Mercredi, le gouvernement a annoncé que l’Algérie recevra avant la fin du mois de janvier un lot de vaccins contre la maladie à coronavirus Covid-19 en provenance de Chine, qui viendra compléter le lot de vaccins en provenance de Russie que doit également recevoir notre pays.

Chine : deux vaccins anti-Covid

Le gouvernement n’a pas précisé quel vaccin chinois l’Algérie va recevoir. Dans les faits, la Chine ne dispose pas d’un seul laboratoire qui s’est lancé dans la course au vaccin contre le coronavirus, mais de deux.

Sinovac et Sinopharm chinois sont les deux laboratoires à avoir annoncé l’élaboration de vaccins, ayant chacun leurs spécificités et leur efficacité.

Le vaccin CoronaVac : technologie et efficacité

Développé par le laboratoire Sinovac, « CoronaVac » est un vaccin qui fonctionne en faisant usage de particules virales tuées du coronavirus pour exposer le système immunitaire à la Covid-19 sans risquer une réaction grave à la maladie, explique le média britannique BBC.

Plusieurs pays ont d’ores et déjà opté pour CoronaVac. La Turquie a notamment autorisé ce mercredi l’utilisation de ce vaccin dès aujourd’hui sur sa population, en commençant par le personnel soignant, rapporte l’Orient-Le-Jour.

L’Indonésie a également lancé une  campagne de vaccination en utilisant CoronaVac. Le Brésil est également en phase d’approbation de ce vaccin chinois. Des pays d’Asie du Sud-Est à l’image des Philippines, la Thaïlande et la Malaisie (qui a commandé 14 millions de doses) prévoient également de vacciner en partie leur population avec le vaccin de Sinovac.

Des interrogations demeurent cependant sur le taux d’efficacité réel de CoronaVac. En effet, Sinovac affirme que son vaccin est efficace à 91,25 %, mais ne dispose pas de résultats de tests de phase 3. Néanmoins, l’Institut Butantan, un centre de recherches biomédicales brésilien chargé de commercialiser le vaccin au Brésil, a révélé ce mardi que CoronaVac disposerait d’un taux d’efficacité de 50,38 %.

Ce taux est supérieur au seuil minimum de 50 % imposé par l’OMS, mais loin des affirmations de Sinovac sur un taux d’efficacité supérieur à 90 % comme c’est le cas pour les vaccins produits par Pfizer ou Moderna. L’Indonésie a de son côté signalé un taux d’efficacité de 65,3 % à l’issue de tests de phase 3 du CoronaVac.

| Lire aussi : Arrivée du vaccin anti-Covid : l’Algérie toujours dans le flou

L’Institut Butantan précise toutefois que ses recherches effectuées sur 12 500 volontaires, des « professionnels de la santé en contact direct avec le Covid-19 », ont révélé que 78 % des vaccinés ayant contracté le virus n’ont pas besoin d’être hospitalisés et que 100 % d’entre eux ne développeront pas de formes graves de la maladie, celles qui plongent les patients en réanimation.

Le vaccin de Sinopharm : technologie et efficacité

Outre le CoronaVac développé par Sinovac, un autre laboratoire chinois développe lui aussi un vaccin contre le coronavirus. Il s’agit du laboratoire Sinopharm. C’est notamment ce vaccin que la Chine a approuvé le 31 décembre dernier sa mise sur le marché « sous conditions ».

Le vaccin de Sinopharm dispose également de la même technologie de vaccin inactivé. Les vaccins inactivés contiennent des agents infectieux (ou une toxine produite par ceux-ci) ayant été tués grâce à un produit chimique ou par la chaleur et sont par conséquent totalement inoffensifs tout en demeurant capables de susciter une réponse du système immunitaire.

Sinopharm se targue d’un taux d’efficacité de son vaccin à 79,43 %, précise le média suisse Le Temps, tandis que la BBC fait savoir que des résultats préliminaires d’essais cliniques en phase 3 en provenance des Émirats arabes unis, qui a approuvé le vaccin de Sinopharm plus tôt ce mois-ci, fait état d’un taux d’efficacité du vaccin à 86 %.

En décembre, le Pérou avait annoncé la suspension de ses essais cliniques du vaccin de Sinopharm en raison d’un « sérieux effet secondaire » ayant touché un volontaire. La suspension a été levée par la suite. Des essais cliniques du vaccin ont également été effectués en Argentine, Égypte ou encore en Jordanie, rapporte l’Express. Le Maroc prévoit également de faire appel au vaccin développé par Sinopharm pour atteindre son objectif de vaccination de 80 % de sa population adulte, rapporte The Guardian.

Outre les Émirats arabes unis, Bahreïn est l’autre pays du Golfe à avoir approuvé l’utilisation du vaccin de Sinopharm. Les Émirats ont également indiqué que les résultats de ses essais cliniques ayant concerné 31 000 personnes ont révélé que 99 % des personnes vaccinées ont développé des anticorps neutralisants contre le coronavirus et que le vaccin a prévenu le développement d’une forme modérée et grave de la maladie chez toutes les personnes vaccinées.

Conditions de stockage

Élément non-négligeable, les vaccins développés par les deux laboratoires chinois nécessiteraient des conditions de stockage relativement gérables, avec une température de conservation établie entre -2 et -8 degrés, bien loin des -70 degrés de température nécessaires pour conserver le vaccin développé par Pfizer.

Une réalité à prendre en compte en Algérie, qui dispose de l’un des systèmes de santé les moins performants du monde et où la campagne de vaccination se déroulera dans des polycliniques sous-équipées en matériels de stockage à très basse température.

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