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L’ex-PDG de Renault Carlos Ghosn fuit le Japon pour le Liban

L’ex-PDG du groupe Renault-Nissan-Mitsubishi, Carlos Ghosn, a fui le Japon où il était poursuivi par la justice et assigné à résidence pour rejoindre le Liban, où il possède la nationalité, rapportent plusieurs médias.

C’est Carlos Ghosn lui-même par son service de communication qui a annoncé dans la nuit de lundi à mardi avoir rejoint le Liban après avoir fui le Japon, où il était poursuivi par quatre chefs d’inculpation. « Je suis à présent au Liban. Je ne suis plus l’otage d’un système judiciaire japonais partial où prévaut la présomption de culpabilité, où la discrimination est généralisée et où les droits de l’homme sont bafoués, cela au mépris absolu des lois et traités internationaux que le Japon a ratifiés et qu’il est tenu de respecter », indique le communiqué signé par M. Ghosn, cité par L’Orient-Le-Jour.

« Je n’ai pas fui la justice – je me suis libéré de l’injustice et de la persécution politique. Je peux enfin communiquer librement avec les médias, ce que je ferai dès la semaine prochaine », indique en outre le communiqué. Selon Les Echos, M. Ghosn aurait fui le Japon sous une fausse identité en présentant aux contrôles douaniers nippons un passeport falsifié. Les autorités japonaises ont déjà confirmé qu’elles n’avaient pas autorisé cette sortie et qu’elles n’avaient enregistré, ces derniers jours, aucun départ d’un passager portant le nom de « Carlos Ghosn », précise la même source.

En résidence surveillée depuis huit mois avant sa fuite, Carlos Ghosn est accusé d’avoir dissimulé dans des documents boursiers des revenus à paiement différé équivalents à 9,23 milliards de yens (74 millions d’euros) entre 2010 et 2018, qui lui valent deux chefs d’inculpation. Il est également visé par deux autres chefs inculpation pour abus de confiance. Il encourt jusqu’à 15 ans de prison et 1,25 million d’euros d’amende au Japon. Une première partie de son procès devait avoir lieu au printemps, une deuxième partie concernant les chefs d’inculpation d’abus de confiance était prévu en septembre 2020.

L’annonce de sa fuite a été accueillie froidement par le gouvernement français. La secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances français, Agnès Pannier-Runacher, a affirmé que l’ex-PDG de Renault est « un citoyen comme les autres et il n’est pas plus au-dessus de lois », ajoutant selon des propos rapportés par Francetvinfo ne pas avoir de « commentaire particulier parce qu’il faut qu’on comprenne exactement ce qui s’est passé ». Carlos Ghosn possède les passeports français, brésilien et libanais.

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