Les obstacles à l’investissement en Algérie persistent, en dépit des mises en garde du président de la République contre les blocages et les engagements des autorités à faciliter le travail des investisseurs nationaux et étrangers.
Les opérateurs économiques et les organisations patronales font souvent part des problèmes rencontrés par les investisseurs pour mener leurs projets en Algérie.
Un comble alors que le pays a besoin de développer et de diversifier son économie pour créer plus d’emplois et de richesses.
Le dernier exemple en date a été donné lors de la visite du ministre de l’Industrie et de la production pharmaceutique, Ali Aoun dans la wilaya de Mila.
Lors de cette visite, un échange hallucinant a eu lieu entre Ali Aoun et des responsables de l’administration locale sur la question de l’attribution du permis de construire, qui représente l’un des principaux obstacles à l’investissement en Algérie. De nombreux investisseurs peinent à obtenir ce document indispensable au lancement de leur projet.
« La levée des obstacles qui bloquent les investisseurs est l’un des problèmes qui ont fait l’objet d’instructions fermes de la part du président de la République », a rappelé, d’emblée, Ali Aoun aux responsables de l’administration locale, avant de lâcher sa colère : « Et vous, vous êtes toujours en train de tourner dans cette catastrophe ».
En réponse à la remarque du ministre, le responsable local chargé de la délivrance des permis de construire a accusé des investisseurs ayant obtenu le fameux document de ne pas avoir lancé leurs projets. Mais Ali Aoun est resté droit dans ses bottes. « C’est un autre problème. Nous parlons du problème de ceux qui n’ont pas encore obtenu le permis de construire », a-t-il dit. Ce à quoi les responsables ont rétorqué que certains investisseurs ayant bénéficié de lots de terrain dans la zone industrielle n’ont pas présenté de dossiers pour obtenir le permis de construire.
Une explication balayée du revers de la main par Ali Aoun qui s’est montré intraitable sur la question relative à la levée des obstacles que rencontrent les investisseurs à Mila.
Investissements en Algérie : la colère d’Ali Aoun
Convaincu de son argument, un responsable de l’administration locale est revenu à la charge pour parler des projets ayant obtenu le permis de construire et qui n’ont pas été lancés.
« Ce n’est pas votre problème, c’est celui du directeur de l’Industrie. La loi doit s’appliquer s’il y a des investisseurs qui n’ont pas entamé leurs projets. Parlez-moi de ceux qui attendent le permis de construire. Pourquoi ils attendent ? Il y a des gens qui attendent pour obtenir des terrains. Vous n’avez pas encore compris que nous perdons du temps pour le développement de notre pays », a insisté le ministre.
Cet échange hallucinant entre Ali Aoun et des responsables locaux révèle une nouvelle fois l’étendue des problèmes dont souffrent les investisseurs et l’investissement en Algérie.
Entre la bureaucratie tatillonne des responsables locaux, le comportement rentier de certains chefs d’entreprise et les tergiversations dans l’application de loi, c’est l’investissement qui pâtit, ce qui retarde le développement du pays.
Cet échange a eu lieu au moment où les Brics rejetaient la candidature de l’Algérie pour rejoindre le groupe des pays aux économies émergentes.
En plus des considérations géopolitiques, la candidature algérienne a souffert des retards considérables de l’économie du pays, trop dépendante des hydrocarbures et du poids considérable de l’administration dans la sphère économique.
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