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Liban : les manifestations anti-corruption continuent sur fond de ras-le-bol généralisé

Des dizaines de milliers de Libanais sont sortis manifester ce vendredi dans les rues à travers l’ensemble du territoire national afin de protester contre les responsables politiques, accusés d’avoir pillé l’économie du Liban, rapportent plusieurs médias.

L’étincelle ayant déclenché la contestation trouve son origine dans l’annonce d’une taxe sur les appels effectués via les applications de messagerie internet, à l’image de WhatsApp et Viber. Cette mesure qui était supposée entrer en vigueur le 1er janvier 2020 aurait obligé les usagers à être facturés 20 centimes de dollar pour chaque appel, permettant de générer environ 200 millions de dollars par an de recettes à l’Etat.

Cette annonce a constitué « la goutte d’eau qui a fait déborder le vase », déclenchant jeudi soir des manifestations dans les rues de la capitale Beyrouth avant de se répandre dans d’autres villes du pays.

Face à la gronde populaire, le gouvernement a rapidement annoncé son intention d’abandonner son projet de taxe dans l’espoir de calmer les manifestants.

Peine perdue, puisque ce vendredi plusieurs milliers de personnes sont sorties dans les rues afin de protester contre la corruption et les conditions de vie très difficiles.

Les forces de l’ordre ont dans ce contexte tiré des gaz lacrymogènes vendredi soir, dispersant la foule réunie à Beyrouth devant le siège du gouvernement dont le départ est réclamé par les manifestants.

Le Premier ministre Saad Hariri, fils du défunt ex-Premier ministre Rafik, a prononcé vendredi une allocution très attendue par les Libanais. « Ce que l’on voit depuis hier, c’est la douleur des Libanais », a déploré M. Hariri, indiquant donner trois jours au gouvernement pour soutenir ses réformes.

Des heurts ont immédiatement éclaté dans le centre de Beyrouth après son discours pour exiger le départ du Premier ministre et « la chute du régime ». Au moins 52 membres des forces antiémeute ont été blessés et 70 personnes arrêtées, ont annoncé les Forces de sécurité intérieure sur Twitter.

Le puissant secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a pour sa part clairement affirmé ce samedi matin que son parti n’était pas en faveur d’une chute du gouvernement du Premier ministre Saad Hariri. « Nous ne sommes pas en faveur de la démission du gouvernement actuel. S’il démissionne, il n’y aura pas de nouveau gouvernement avant un an ou deux, et le temps presse », a prévenu Hassan Nasrallah, cité par l’Orient-le-Jour.


 

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