Économie

Liberté économique dans le monde : l’Algérie à la traîne

Dans le rapport 2022 sur la liberté économique dans le monde, établi par le Fraser Institute (basé au Canada), l’Algérie occupe une place peu reluisante sur 165 pays étudiés.

Les auteurs du rapport précisent toutefois que les données complètes les plus récentes datent de 2020. Il se pourrait donc que les nouvelles mesures et réglementations adoptées depuis en Algérie, comme le nouveau code des investissements, ne soient pas pris en compte.

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L’indice de Fraser Institute est constitué de cinq critères : l’ampleur de l’intervention du gouvernement, les systèmes juridiques et le droit de propriété, la stabilité de la monnaie et de l’inflation, la liberté du commerce international et enfin la réglementation.

Pour le premier critère, le rôle des gouvernements, il est expliqué que plus les dépenses publiques, la fiscalité et les entreprises contrôlées par le gouvernement augmentent, la prise de décision gouvernementale se substitue au choix individuel et la liberté économique est réduite.

Le système juridique et le droit de propriété sont pris en compte car, est-il indiqué dans le rapport, la protection des personnes et de leurs biens légitimement acquis est un élément central de la liberté économique.

Le troisième critère est inclus par le fait que l’inflation érode la valeur des salaires et de l’épargne légitimement gagnés et la volatilité empêche les individus de se projeter dans l’avenir.

La liberté du commerce international est aussi importante car la liberté économique est réduite lorsque la liberté de l’échange n’inclut pas les entreprises et les particuliers dans d’autres pays.

Enfin, concernant la réglementation, les auteurs du rapport expliquent que les gouvernements utilisent un certain nombre d’outils pour limiter le droit d’échanger au niveau national et imposent des réglementations onéreuses qui limitent le droit d’échange, d’obtenir un crédit, d’embaucher ou d’exploiter librement son entreprise.

Le commerce international tire l’Algérie vers le bas

Les données concernant ces cinq critères ont fait ressortir d’énormes disparités entre les 165 pays concernés par le rapport. Ces derniers se répartissent en quatre grands groupes d’une quarantaine de pays chacun, allant des plus libres aux plus fermés sur le plan économique.

L’Algérie est dans la quatrième catégorie incluant les pays classés de la 125e à la 165e place. Pire, même dans cette catégorie, elle est presque au bas de l’échelle, se classant 157e place sur 165. L’Algérie est parmi les dix derniers, ne devançant que le Congo, l’Iran, la Libye, l’Argentine, la Syrie, le Zimbabwe, le Soudan et le Venezuela.

C’est dans le critère de la stabilité de la monnaie et de l’inflation que l’Algérie est la mieux notée (7,6 points, 117e mondial), tandis qu’elle a eu une très mauvaise note en liberté du commerce international (3,6 points, 159e).

Dans les autres critères, elle a été créditée de 4,1 points pour les systèmes juridiques et le droit de propriété, 4,41 pour le rôle du gouvernement, et 5,8 points dans la régulation.

Ce dernier critère est subdivisé en trois sous critères : la régulation du crédit, du marché du travail et des affaires. L’Algérie obtient respectivement 6,0, 5,6 et 5,7 points.

Hormis la Libye, les autres pays maghrébins font mieux. Le Maroc est même inclus dans la 3e catégorie, se classant à la 99e place avec un indice de 6,55.

La Mauritanie et la Tunisie sont dans le dernier groupe, aux 125e et 128e places, avec respectivement des indices de 6,13 et 6,09.

Le classement mondial est dominé par Hong-Kong avec une note de 8,59, malgré une baisse de 0,28 point. Le top 10 est complété par Singapour, la Suisse, la Nouvelle-Zélande, le Danemark, l’Australie, les États-Unis, l’Australie, l’Ile Maurice et l’Irlande.

Un seul pays arabe est classé dans la première catégorie. Il s’agit de Bahreïn, 39e avec 7,47 points.

La meilleure performance africaine est réalisée par l’Ile Maurice, 9e mondial avec un indice de 7,88.

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