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L’Opep en réunion sous tension, l’Iran et l’Arabie saoudite s’opposent sur une hausse de production

L’Opep en réunion sous tension, l’Iran et l’Arabie saoudite s’opposent sur une hausse de production

Les ministres de l’Opep ont entamé leur réunion semestrielle vendredi à Vienne, au cours de laquelle l’Arabie saoudite, soutenue par la Russie, veut convaincre l’Iran d’accepter une hausse de la production mondiale, à laquelle Téhéran est hostile sur fond de sanctions américaines.

Le ministre irakien du Pétrole, Jabbar al-Luaibi, a estimé lors d’une conférence de presse avant la réunion qu’il n’y aurait pas l’unanimité nécessaire à une modification des objectifs de l’Opep.

Les objectifs de production établis fin 2016 par l’Opep et ses partenaires, soit 24 producteurs de pétrole représentant plus de 50% de l’offre mondiale, ont contribué à l’envol des prix, et l’Arabie saoudite, premier exportateur mondial, plaide désormais pour des extractions plus importantes dans un contexte de rebond de la demande.

« Nous espérons sortir de ces négociations avec une solution raisonnable », a pour sa part affirmé le ministre de l’Energie saoudien, Khaled al-Faleh.

En pratique, l’Arabie saoudite et la Russie ont indiqué jeudi soir vouloir proposer une augmentation de la production de l’Opep et de ses partenaires d’un million de barils par jour pour contrer un possible emballement du marché.

Le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namar Zanganeh, n’a pas totalement fermé vendredi la porte à un accord, estimant que le chiffre d’un million pourrait être modifié durant la réunion.

« Je ne peux rien dire de plus, nous avons besoin de finaliser le texte », a-t-il affirmé, refusant de s’engager sur une éventuelle signature. Jeudi soir, il avait quitté une réunion technique de ministres, affirmant devant des analystes qu’il n’y aurait « pas d’accord » vendredi.

Frappée en mai par le retrait américain de l’accord nucléaire de 2015, qui selon elle a contribué à faire flamber les cours, la République islamique voit ses capacités de production et d’exportation limitées et ne veut pas subir de pertes de revenus et de parts de marché face notamment à son rival régional saoudien.

Et Téhéran n’est pas totalement isolé au sein du cartel. « Il y a un certain nombre de pays qui ont des commentaires à faire, comme l’Algérie, l’Iran, l’Irak et le Venezuela », a relevé le ministre irakien.

La Russie et l’Arabie saoudite font de leur côté valoir que l’objectif de hausse de la production qu’ils proposent permettrait d' »empêcher le marché de se resserrer », selon les termes du ministre saoudien Khaled al-Faleh.

L’option retenue se base sur les chiffres de l’Opep, selon lesquels l’accord initial, qui visait une réduction de 1,8 million de barils par jour, a mené à une baisse réelle de 2,8 millions de barils.

Une seconde réunion doit réunir samedi à Vienne l’Opep et ses partenaires extérieurs au cartel, dont la Russie.

– « Empêcher la surchauffe » –

L’Iran produit actuellement à des niveaux historiquement élevés, mais pourrait voir son industrie neutralisée par les sanctions déclenchées par le président américain Donald Trump après la sortie de Washington de l’accord sur le nucléaire.

« Le président Trump a créé les difficultés du marché en multipliant les sanctions contre deux membres fondateurs de l’Opep », l’Iran et le Venezuela, a accusé le ministre iranien mardi soir à son arrivée à Vienne.

Le président américain a pour sa part critiqué le cartel sur Twitter, accusant l’organisation de maintenir les cours à un niveau élevé, alors que le prix de l’essence grimpe aux Etats-Unis à quelques mois d’élections législatives.

En Russie, les entreprises pétrolières privées ont de leur côté de plus en plus de mal à justifier auprès de leurs actionnaires de retenir leurs extractions et de ne pas profiter pleinement de la hausse des cours.

Depuis 2016, la baisse de production établie par l’Opep et de ses partenaires a fait rebondir les prix de l’or noir, brièvement passés sous les 30 dollars début 2016 avant de dépasser les 70 dollars au deuxième trimestre 2018.

L’Arabie saoudite tente de faire valoir que la hausse de production pourrait passer en partie par une réallocation de quotas de production non utilisés par certains pays, comme le Venezuela.

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