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L’UE dévoile son Pacte pour la Méditerranée : quel rôle pour l’Algérie ?

L’Union européenne (UE) a dévoilé jeudi son pacte pour la Méditerranée. L’économiste Brahim Guendouzi analyse le rôle que pourrait jouer l’Algérie.

L’UE dévoile son Pacte pour la Méditerranée : quel rôle pour l’Algérie ?
Le Pacte pour la Méditerranée est pour l’introduction de mécanismes plus souples et adaptés aux réalités locales / Par Fly Of Swallow / Adobe Stock pour TSA
Brahim Guendouzi
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L’Union européenne vient de lancer son initiative autour d’un Pacte pour la Méditerranée, selon un communiqué publié jeudi 16 octobre 2025.

Dans cette nouvelle stratégie, il est question de renforcement des liens avec les pays du Sud de la Méditerranée, dont l’Algérie, et la promotion de la stabilité régionale afin de répondre aux défis communs.

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Pourquoi ce projet arrive-t-il maintenant, quels sont ses enjeux et ce qu’il pourrait changer à l’état actuel de la coopération avec les pays partenaires de l’UE, dont l’Algérie ?

Rééquilibrage des priorités géopolitiques

Force est de constater que l’UE est à la recherche d’un rééquilibrage de ses priorités géopolitiques, notamment corriger l’impression d’abandon ressentie par certains pays méditerranéens, qui se sont sentis négligés au profit d’autres régions.

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Il y a, par ailleurs, le besoin de moderniser la coopération existante véhiculée à travers des accords euro-méditerranéens datant déjà de plusieurs décennies, dont l’Accord d’association avec l’Algérie.

L’instabilité géopolitique mondiale place l’UE face à des turbulences sur les plans de l’énergie, des migrations, des chaînes d’approvisionnement, etc., qui lui dictent de sécuriser et de stabiliser son voisinage immédiat, dont le Sud méditerranéen.

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L’Algérie fait partie des pays ciblés par ce nouveau Pacte pour la Méditerranée. Il y a lieu de dépasser les tensions liées à l’Accord d’association UE-Algérie, souvent critiqué pour son déséquilibre commercial, pour s’inscrire dans un nouveau cadre de partenariat d’égal à égal.

L’Algérie, un acteur clé en Méditerranée

Le rôle que joue l’Algérie en Méditerranée est essentiel. Tout d’abord, c’est un acteur clé de la sécurité énergétique européenne. Dans le cadre de la transition énergétique, il y a des perspectives en termes d’investissements dans les industries vertes liées aux énergies renouvelables (hydrogène vert, électricité à partir du photovoltaïque) ainsi que les infrastructures durables.

Sur un autre plan, les enjeux migratoires, la lutte contre le terrorisme et la stabilité politique dans le bassin méditerranéen, font de l’Algérie un partenaire de premier choix.

Le Pacte pour la Méditerranée, dévoilé jeudi par Bruxelles, est pour l’introduction de mécanismes plus souples et adaptés aux réalités locales. Cela permettrait à l’Algérie de mieux négocier ses priorités économiques et sociales, et passer d’une logique de voisinage à une véritable politique de coproduction régionale.

Bien que l’Algérie reconnaisse l’intérêt stratégique du Pacte pour la Méditerranée, plusieurs facteurs pourraient freiner son engagement total. Il y a tout d’abord le contexte géopolitique tendu lié à la cause palestinienne.

La forte solidarité exprimée à la population de Gaza et la critique de l’inaction ou la position jugée ambivalente de certains pays européens face au génocide perpétré par Israël. Cela a créé un climat de méfiance vis-à-vis des initiatives européennes perçues comme déconnectées des évènements qui se déroulent au Moyen-Orient.

Les tensions diplomatiques récurrentes entre Alger et Paris, et les divergences sur plusieurs dossiers importants ainsi que sur des déclarations controversées, influencent la perception algérienne de l’UE, dont la France est un acteur central. Cela pourrait inciter l’Algérie à ne pas s’aligner automatiquement sur les propositions européennes.

Enfin, l’Algérie privilégie une diplomatie souveraine, multilatérale et de non-alignement, en diversifiant ses partenariats (Chine, Russie, pays africains). Elle pourrait donc participer au pacte pour la Méditerranée de manière sélective, en défendant ses intérêts, sans s’engager dans une logique d’alignement.

En définitive, le Pacte pour la Méditerranée se veut une réponse stratégique aux bouleversements géopolitiques actuels dans le monde, visant à renforcer la résilience de l’Europe tout en valorisant les partenariats avec ses voisins du Sud.

L’Algérie compte défendre ses priorités économiques nationales tout en restant vigilante face aux enjeux politiques et symboliques.

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