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« L’Union européenne cherche-t-elle à trainer l’Algérie devant le FMI ? »

« L’Union européenne cherche-t-elle à trainer l’Algérie devant le FMI ? »

Le président de l’Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), Ali Bey Nasri, dresse un bilan très négatif de l’Accord d’association Algérie – Union européenne (UE). 

Quinze ans après son entrée en application en 2005, quel est le bilan pour l’Algérie de l’Accord d’association avec l’UE ?

Ali Bey Nasri : Le bilan est tout à fait négatif pour l’Algérie. Il y a eu des pertes fiscales très importantes, estimées à 2 milliards de dollars annuellement. Mais ce que je reproche à l’Union européenne c’est son traitement mercantile de l’accord. L’Algérie ne peut plus accepter l’asymétrie dudit accord au détriment de son économie. Il nous est absolument défavorable. Dans cet accord, l’UE a considéré l’Algérie comme étant un marché et n’a pas agi sur la base d’une prospérité partagée. Pour moi, il est malséant que cette puissance économique mondiale puisse traiter l’accord sans tenir compte de la fragilité de l’Algérie sur le plan économique. Par conséquent, elle ne peut plus continuer, elle n’a plus les moyens. L’Algérie est un débouché important pour les céréales (notamment françaises, ndlr), pour les produits pharmaceutiques et les voitures de l’UE.

Faut-il sortir de cet accord, comme le réclament certaines voix ?    

Ce que je demande à mon pays c’est de négocier un accord d’association de 2e génération. Le premier accord est fini, mort et enterré. L’Algérie exporte des hydrocarbures à l’Europe tout en créant de la valeur ajoutée et de l’emploi.

Une remise en question est peut-être nécessaire : qu’avons-nous à offrir aux Européens en dehors des hydrocarbures ?  

Il était prévu de la part de l’Union européenne d’aider l’Algérie à diversifier son économie. L’Union européenne devait investir chez nous, aider l’Algérie dans la formation et le transfert de technologies, la mise à niveau, etc. Si l’UE ne comprend pas la situation actuelle de l’Algérie qui fait face à plusieurs crises, elle veut quoi ? Nous mettre à genoux et nous traîner devant le FMI (Fonds monétaire international) ?

L’Union européenne a tiré également un bilan négatif de cet accord en reprochant à  l’Algérie d’avoir introduit une série de mesures protectionnistes, suite à la chute du prix du pétrole pour réduire la facture des importations…

L’article 40 de l’accord d’association prévoit que l’Algérie peut entreprendre des mesures de protection et par conséquent notre pays est dans son droit de prendre les mesures de protection qu’il juge nécessaires. Elle devait en informer ses partenaires européens, comme le prévoit l’accord. A part cela, tous les pays du monde défendent leur économie. A commencer par la France où l’on parle pour la première fois de souveraineté économique et de patriotisme économique.

Quelles sont les principales difficultés que rencontrent les exportateurs algériens sur le marché européen ?  

Ce sont surtout les normes et les conditions de plus en plus restrictives. Pour nous, l’accès aux marchés européens devient de plus en plus limitatif.

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