Après le ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid, c’est au tour du Directeur général de l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA) de tirer la sonnette d’alarme quant à la situation épidémiologique liée à la Covid-19 en Algérie.
Après un mois de septembre plutôt calme, la courbe des contaminations reprend la tendance haussière avec plus de 200 cas de contaminations quotidiennes.
« La situation est très sérieuse. Il y a des personnes qui meurent quotidiennement. Il faut être très sérieux dans la manière de traiter la situation épidémique », prévient le Dr Fawzi Derrar ce dimanche 25 octobre sur la Chaîne III de la Radio nationale, tout en insistant que les gestes barrières comme le port du masque et la distanciation sociale « peuvent sauver des vies ».
« Il ne faut donc pas négliger les aspects les plus simples. Les mesures édictées dans les protocoles sanitaires élaborés avec les différents ministères doivent être respectées stricto sensu. Il faut aller vers une prise de conscience généralisée », recommande le virologue.
Or, devant le relâchement généralisé observé au sein de la société, le pire est à craindre. « Le relâchement peut coûter la vie », assène Dr Derrar. Selon lui, la situation est telle que « le moindre relâchement peut coûter cher, parce qu’on est en train de voir une remontée de la courbe des contaminations ».
Le DG de l’Institut Pasteur d’Algérie appelle à réagir « dès maintenant » pour ne pas arriver à des situations « qui seront terribles » et qui, surtout, ajouteront « plus de pression sur les hôpitaux ».
« La recrudescence des cas de contaminations doit nous alerter qu’il y aura des répercussions sur le système hospitalier », met-il en garde. Pour éviter ce scénario catastrophe, le Dr Derrar recommande de revenir aux mesures de base de prévention « cela à même de sauver des vies ».
En l’occurrence le port du masque et la distanciation physique et l’hygiène des mains. Des gestes connus de tous qui ne sont malheureusement pas respectés par la majorité des Algériens.
Selon Dr Derrar, l’IPA a identifié sept clusters principaux de circulation du Covid-19 en Algérie, à l’Est et au Sud, et qui sont l’objet de suivi. Les clusters qui surviennent actuellement, précise le Dr Derrar, sont essentiellement familiaux et favorisés par les fêtes de mariages malgré leur interdiction. Des rassemblements de masse qui participent fortement à la dissémination du virus, relève le Dr Derrar.
Gare aux chutes des températures
Face à la recrudescence de la pandémie en Algérie, verra-t-on la réinstauration du confinement ? « On ne peut rien écarter », proclame Dr Derrar.
« Je pense qu’il faut revenir vers un cadre plus général. (…) Ce qui se passe actuellement était prévisible. Il y a eu une accalmie au mois de septembre mais on est resté dans une moyenne de 100 cas par jour. Ce qui signifie que le virus circule toujours. Par la suite, les entreprises ont repris leurs activités et les gens ont repris leur travail, et ainsi le nombre de rassemblements a augmenté et par là même le risque d’exposition au virus a également augmenté », explique l’invité de la Radio évoquant en outre la rentrée des classes.
Le DG de l’Institut Pasteur d’Algérie appelle à la vigilance avec la chute des températures qui favorisent énormément la circulation des virus respiratoires tel que le coronavirus. « Ce sont des conditions qu’il faut se mettre à l’esprit et s’y préparer, parce que ce qui va venir dans les jours prochains sera sûrement plus difficile à gérer qu’auparavant. Il va falloir rester très vigilant », alerte le spécialiste.
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