La lutte contre la spéculation sur les produits alimentaires essentiels s’intensifie en Algérie. Après le premier ministre Aïmene Benabderrahmane jeudi où il a réitéré la détermination de l’État de lutter sans merci contre la spéculation, c’est au tour du président de la République de s’impliquer directement dans ce dossier qui menace la paix sociale.
Ce mardi, Abdelmadjid Tebboune a tenu une « réunion spéciale » sur le contrôle du marché et la lutte contre la spéculation, avec une partie du gouvernement et les responsables de ses services de sécurité.
Selon un communiqué de la présidence de la République, le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane et les ministres de l’Intérieur Brahim Merad, de la Justice Abderrachid Tebbi, des Finances Djamal Kassali, de l’Industrie Ahmed Zeghdar, de l’Agriculture Abdelhafid Henni, du Commerce Kamel Rezig et des Transports Kamel Beldjoud, soit les départements concernés par la production, le contrôle, la répression et la distribution des produits de consommation.
Lutte anti – spéculation : Tebboune a « donné des instructions »
Cette réunion spéciale a porté sur « la situation actuelle du marché, les perturbations dans la distribution de certains produits de consommation et le diagnostic du dysfonctionnement », a indiqué la présidence de la République.
Abdelmadjid Tebboune a donné « des instructions pour lutter et faire face fermement à ces comportements », a ajouté la présidence, sans détailler la nature des instructions présidentielles.
Cette réunion qui survient dans un contexte de durcissement de la lutte contre la spéculation sur les produits alimentaires essentiels a été précédée par l’annonce faite jeudi 6 septembre par le parquet du tribunal de Sidi M’hamed a annoncé jeudi 6 septembre que les enquêtes sur la spéculation seront confiées désormais à sa section antiterroriste et de lutte contre le crime organisé, ce qui dénote de la sensibilité du sujet et de l’importance accordée par les autorités à la lutte contre ce phénomène qui a pris de l’ampleur ces dernières en Algérie.
Les Algériens sont fréquemment confrontés à de fortes tensions et parfois à des pénuries persistantes des produits alimentaires de base comme le lait en sachet, l’huile de table et la semoule, et ce en dépit de l’entrée en vigueur en janvier dernier, d’une nouvelle loi anti-spéculation qui prévoit de lourdes peines de prison, pouvant aller jusqu’à la perpétuité, contre les spéculateurs. Mais le gain facile pousse des commerçants à spéculer sur les produits alimentaires de base subventionnés à coups de milliards par l’Etat.
