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Lutte contre la Covid-19 : les mises en garde du Pr Benbouzid

Lutte contre la Covid-19 : les mises en garde du Pr Benbouzid

La hausse des cas quotidiens de Covid-19 inquiète les professionnels de la santé et les pouvoirs publics. Ce dimanche, le ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid a lancé un nouvel appel pour le respect strict des mesures barrières contre le coronavirus.

« Le risque est permanent. Hier (samedi) j’étais en visite dans un chef-lieu de wilaya, eh bien il y avait zéro masque. Je lance encore une fois un appel pour rester prudent et pour préserver cet acquis qui fait de nous un pays qui a réussi un peu à maintenir la situation (épidémiologique) dans cet état », a lancé le Pr Abderrahmane Benbouzid sur les ondes de la chaîne III.

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« Il faut absolument (Benbouzid le répète trois fois) maintenir les mesures barrières ; il y a un péril, il y a des morts par dizaines de milliers (à travers le monde), nous sommes chez nous à près de 2 000 morts. La Covid-19 tue et dont on ne sait encore rien à ce jour. Il n’y a pas de vaccin à ce jour. Donc, prudence, prudence, prudence… », a-t-il alerté.

Le relâchement dans le respect des mesures barrières est pointé du doigt dans la hausse des cas de coronavirus enregistrés la semaine passée en Algérie. Un relâchement « tout à fait naturel », juge le Pr Benbouzid. « Lorsqu’on fait face à un ennemi et que celui-ci baisse sa garde, nous aussi on a tendance à nous relâcher. Mais tant que le virus est là, rôde, il est en nous et chez nous, des clusters peuvent de temps à autre se développer », a expliqué Benbouzid.

Le ministre cite les deux wilayas de Sétif et Jijel qui ont connu des clusters. « Ce sont des foyers (de contaminations) qui vont éclore. Des villes en ont été ravagées : Sétif, Batna, Alger ». 

Benbouzid exclut une 2e vague

Cependant, face à ce tableau peu reluisant, le ministre se veut rassurant. « Cela ne veut pas dire qu’il y aura une deuxième vague. La courbe des contaminations évolue en dents de scie, elle monte et descend au gré des clusters et du nombre de tests, etc., mais si on reste toujours sur un bilan de plus ou moins 200 cas (quotidiens), je pense que nous sommes dans une situation tout à fait admissible pour les épidémiologistes », a développé le ministre.

Pour lui, comme pour toutes les épidémies, celle du coronavirus mettra du temps à s’éteindre. « Cela ne nous empêche pas de veiller encore davantage à attirer l’attention des citoyens sur les mesures barrières », reprend Pr Benbouzid.

Face à cette situation de relâchement, le gouvernement va-t-il prendre des mesures radicales comme par exemple un retour au confinement strict ? Le ministre de la Santé reste pour le moins vague.

« Rien n’est écarté mais il ne faut pas susciter de nouveau la panique », réplique Pr Benbouzid. Et d’ajouter « Il est clair que si la situation entraîne dans un avenir proche, une effervescence ou reprise, les mesures sont là, on ne les annonce pas. Nous avons durant ces sept derniers mois acquis beaucoup d’expérience, nous avons réussi à développer des réflexes, à assurer et rassurer nos stocks. J’ai d’ailleurs dit à mes collaborateurs de saisir cette situation d’accalmie pour renforcer nos stocks. Mais nous  n’allons pas dire que nous allons de nouveau confiner ».

Mais l’hypothèse d’un retour au confinement reste sur la table. « Regardez ce qui se passe en France où des métropoles sont confinées, c’est le même schéma qui est adoptable partout. Si ça reprend, on reprend. Sinon, on reste comme on est mais tout en maintenant la garde », explique le ministre. Autrement dit, le reconfinement par wilayas ou régions n’est pas à écarter en cas de flambée de la Covid-19.

Commentant l’annonce du ministre de l’Intérieur quant à un éventuel durcissement des mesures contre les réfractaires aux mesures barrières, le Pr Benbouzid estime que la mise en garde de la population s’inscrit « beaucoup plus dans un intérêt pédagogique ».

Le but affiché : « Ressusciter chez la population ce besoin de se prémunir contre l’épidémie en disant attention il y a un relâchement. Il est donc tout à fait normal d’avertir. Espérons que ces avertissements seront bien écoutés », souligne le ministre.

Selon lui, aucune mesure n’est pour le moment entreprise dans le sens d’un durcissement des mesures préventives. « Nous sommes toujours sur un plateau qui a été toujours envisagé par les épidémiologistes. Nous ne sommes pas à des milliers de cas, ni dans des cas de foyers de contaminations très denses et graves », relève Pr Benbouzid.

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