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Lutte contre le Covid-19 en Algérie : le pari en passe d’être réussi ?

Lutte contre le Covid-19 en Algérie : le pari en passe d’être réussi ?

L’Algérie est-elle en passe de gagner son pari contre le Covid-19 ? S’il faut se garder des conclusions hâtives, l’optimisme demeure cependant de rigueur au regard de la courbe déclinante du nombre de contaminés et de décès depuis quelques jours. Mais aussi par les propos rassurants des spécialistes du secteur de la santé engagés en première ligne dans la lutte contre la pandémie.

Cette évolution, appelée à être confirmée dans les prochaines semaines, pourrait suggérer l’efficience des mesures prises jusque-là en dépit des nombreuses critiques formulées à l’encontre de la stratégie adoptée par les autorités, mais également par les moyens limités dont dispose le secteur de la santé.

Annoncées dès l’enregistrement du premier décès au Covid-19, le 12 mars dernier, les mesures décidées par les pouvoirs publics se sont diversifiées au fil des jours et à mesure que la pandémie progressait dans le pays. C’est ainsi que dès le 12 mars, le président de la République ordonne la fermeture des écoles, primaires, moyennes et secondaires, des universités et des instituts de formation professionnelle. Les crèches, les écoles coraniques, les écoles privées et les zaouïas sont également concernées par l’ordre de fermeture.

Cinq jours plus tard, la fermeture de toutes les frontières terrestres avec les pays voisins et la suspension immédiate de tous les vols de et vers l’Algérie sont annoncées. Autres mesures : la désinfection immédiate de tous les moyens de transport public au niveau national et de wilaya, ainsi que les stations de transport de voyageurs et l’interdiction des rassemblements et des marches « quelles que soient leur forme et leur nature » et l’isolement de tout endroit suspecté d’être un foyer de la pandémie.

Après un moment d’hésitation, en raison probablement de pesanteurs idéologiques, les mosquées sont fermées. Alors que les voyageurs, notamment ceux bloqués à l’étrangers sont rapatriés et confinés dans plusieurs établissements hôteliers réservés pour la circonstance, la présidence de la République décide le 22 mars d’une autre série de mesures dont notamment la suspension de tous les moyens de transport en commun publics et privés à l’intérieur des villes et inter-wilayas ainsi que le trafic ferroviaire, la démobilisation de 50% des employés, le confinement total de la wilaya de Blida, épicentre de la pandémie, le confinement partiel de la capitale entre 19h00 et 7h00 du matin, la fermeture de tous les commerces, restaurants et cafés à travers tout le territoire national avec interdiction de circulation pour les taxis à travers tout le pays.

Une semaine plus tard, le confinement sera étendu à d’autres wilayas avant qu’il soit généralisé à tout le pays, à partir du 4 avril.

Parallèlement à une grande campagne de sensibilisation et à d’autres actions dont l’importation du matériel approprié à la lutte contre la pandémie, le gouvernement donne son feu vert à l’utilisation de la chloroquine dont les résultats se sont révélés probants.

Au chapitre économique, des facilités douanières sont décidées pour l’importation des produits stratégiques alors que des mesures sont annoncées en faveur des entreprises éprouvées par cette crise sanitaire.

Au vu des résultats obtenus, faut-il dès lors avancer que le pire est derrière nous ? Trop tôt sans doute pour s’avancer. « Si la mobilisation, la solidarité et la vigilance se poursuivent, on peut percevoir le bout du tunnel d’ici fin avril », rassurait, il y a quelques jours, le président de la République.

« Nous sommes le 16 avril, dans une semaine, si la tendance baissière se confirme, nous aurons toutes les raisons d’être optimistes et le président de la République qui possède tous les éléments s’est prononcé dans ce sens. Il a pris des engagements par rapport aux efforts qui sont fournis mais aussi aux critères d’évolution. Pourquoi voulez-vous que l’on ne soit pas optimiste puisque jour après jour vous avez une stagnation des cas nouveaux, en tout cas une diminution du nombre de décès, et une diminution du nombre de personnes admises en réanimation », soutenait de son côté ce jeudi, le Dr Berkani, dans un entretien à TSA.

Il faut dire qu’au-delà de ces mesures, l’absence d’une grande mobilité chez les Algériens, très peu voyageurs, conjuguée à l’étendue du pays, a peut-être contribué au ralentissement de l’expansion de la pandémie, selon certains spécialistes.


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