Le ministre de la Santé, le Pr Abderahmane Benbouzid, a exclu ce jeudi la réouverture dans l’immédiat des frontières de l’Algérie qui sont fermées depuis plus de six mois, exprimé des réserves sur une rentrée scolaire par wilayas et parlé du vaccin anti-Covid.

Maintien des frontières fermées : le Pr Benbouzid explique les raisons

Fermées depuis plus de six mois, les frontières de l’Algérie ne risquent pas de rouvrir de sitôt, surtout avec des pays comme la France, qui connaissent une nouvelle flambée de la pandémie de Covid-19.

Après le président Abdelmadjid Tebboune dimanche dernier et le Dr Djamel Fourar mardi soir, c’est au tour du ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid de réitérer le niet du gouvernement de rouvrir les frontières de l’Algérie et d’autoriser Air Algérie à reprendre les vols.

Ce jeudi matin sur la Chaîne I de la Radio nationale, le Pr Benbouzid a présenté les mêmes arguments que le président de la République, à savoir que l’objectif de l’Etat est de protéger la santé des citoyens algériens. Le ministre met en avant les « risques d’une nouvelle flambée » de Covid-19 en Algérie, en cas de réouverture des frontières avec des pays qui connaissent une hausse des contaminations au coronavirus.

« Si on ouvre le transport aérien surtout avec les pays qui connaissent une hausse des contaminations, il est possible que l’épidémie se propage à nouveau chez nous », avertit le Pr Benbouzid.

Pas de date pour la rentrée scolaire

Au sujet de la rentrée scolaire, le Pr Benbouzid ne dit rien de nouveau. Il indique qu’aucune date n’a encore été fixée. « Il faut que la rentrée scolaire ait lieu. Il faudra cohabiter (avec le virus). On ne peut pas rester comme ça », soutient le Pr Benbouzid, en estimant qu’il appartient au ministère de l’Education de fixer une date en coordination avec son département. Il demeure entendu que la décision dépend également de l’aval du gouvernement et du président de la République, précise le ministre.

L’option avancée par certains spécialistes selon laquelle la rentrée pourrait se faire par wilayas, suivant l’évolution de la situation épidémique, n’agrée pas le Pr Benbouzid qui se montre sceptique.

« Hier par exemple, la wilaya de Blida a enregistré zéro cas alors qu’elle était le foyer de l’épidémie. Il faudra attendre encore des semaines pour vérifier que la situation est maîtrisée, mais nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre tout ce temps. Il y a des fluctuations. Personnellement, je pense que la stabilisation de la situation doit concerner l’ensemble des wilayas », plaide le Pr Benbouzid. Quoiqu’il en soit, précise-il, « la décision n’est pas du ressort du secteur de la santé ».

Un lot de 3% du vaccin sera destiné en priorité aux praticiens de la santé

Interrogé sur l’acquisition du vaccin contre le coronavirus, le ministre de la Santé annonce que l’Algérie sera assurée d’acquérir dans un premier temps un lot du vaccin « qui sera destiné en priorité aux praticiens de la santé qui sont directement confrontés au virus du Covid ».

« Au fur et à mesure de l’augmentation de la production du vaccin, un pourcentage de 20% sera acheté et sera destiné à la population », indique le ministre de la Santé tout en avançant qu’il n’y a pas lieu de vacciner toute la population. Il suffit, selon lui, de vacciner jusqu’à 70% des citoyens, les 30% restants auront la garantie qu’ils sont protégés.

L’Algérie veillera à acquérir le vaccin qui aura prouvé son efficacité et homologué par l’OMS « dans les meilleurs délais et surtout au meilleur prix », affirme le Pr Benbouzid. « Les prix du vaccin varient entre 3 et 40 dollars la dose. Donc, nous aurons à acquérir le vaccin le plus efficace et qui soit garanti. Aucun vaccin n’entrera en Algérie sans qu’il soit déjà testé sur les citoyens du pays de provenance. Il y aura ensuite une période de plusieurs mois durant laquelle des recherches et des études seront faites afin de s’assurer que le vaccin aura prouvé son efficacité, à ce moment-là on pourra l’acquérir », précise Pr Benbouzid.