
La Maison Lahlou est l’une des meilleures marques algériennes de couscous artisanal, qui s’est fait une place même sur les marchés étrangers.
Son gérant et fondateur plaide pour une solution au problème de la suspension de l’exportation qui a freiné l’entreprise dans son expansion à l’international.
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Rencontré par TSA au Village gastronomique de Paris, au pied de la tour Eiffel, Sid Ali Lahlou raconte comment la petite fabrique de village qu’il a montée en 1997 à Frikat, dans la wilaya de Tizi-Ouzou, est devenue un acteur important de la production de couscous en Algérie.
« Nous avons commencé petit »
« Nous avons commencé petit », dit-il. La petite unité offrait du travail à des femmes qui roulent le couscous. C’était le premier pas vers le succès. Aujourd’hui, l’entreprise compte des unités ou coopératives, comme les appelle Lahlou, dans cinq wilayas du pays, employant 850 femmes.
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L’entreprise n’a toutefois pas attendu 27 ans pour connaître le succès. Dès 2005, pour sa première participation à un concours international, elle a remporté la médaille d’or du meilleur couscous du monde lors d’une manifestation en Italie.
Au fil des années, tout en étendant son réseau, la marque a diversifié ses produits, produisant du couscous sans gluten, diététique, aux plantes… Tout en veillant à garder ce qui fait sa spécificité : offrir aux clients un couscous 100 % artisanal, avec un taux d’intégration locale de 35 %.
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Forte demande sur les produits algériens en France
Toujours en 2005, Lahlou a organisé, à Frikat, la première fête nationale du couscous, avec l’ambition de contribuer à la promotion de la filière du couscous traditionnel, un produit du terroir algérien.
Plus tard, l’industriel participera en personne au dépôt du dossier de l’Algérie à l’UNESCO pour inscrire le couscous comme élément du patrimoine algérien.
En 2006, la Maison Lahlou a commencé à mettre son couscous traditionnel sur les marchés internationaux. Le produit est très apprécié et demandé, particulièrement par les expatriés algériens qui veulent consommer des produits algériens.
En France, où réside une forte communauté algérienne, le couscous algérien ne se vend pas, malgré une forte demande sur ce produit emblématique de la cuisine algérienne.
Or, comme le dit Sid Ali Lahlou, « il est difficile de pénétrer les marchés internationaux, et il est encore plus dur d’y rester ».
Le problème de la Maison Lahlou est qu’elle utilise comme matière première un produit importé et subventionné, le blé. La décision du gouvernement de suspendre l’exportation des produits faits à base de matières subventionnées l’a donc directement impactée.
L’exportation s’est arrêtée et la marque est freinée dans son élan. Sid Ali Lahlou ne désespère pas toutefois qu’une solution puisse être trouvée. D’autant plus que, souligne-t-il, toute la filière du couscous, semoule et pâtes alimentaires est concernée.
La marque freinée par la suspension de l’exportation
Il rappelle que l’Algérie a autorisé l’ouverture d’un grand nombre de minoteries qui ont fini par avoir un surplus de production et faire de l’Algérie « le premier producteur de couscous, semoules et pâtes au monde ». Avec la suspension de l’exportation, beaucoup ont réduit leur activité.
Reconnaissant qu’il y a eu des flambées des prix du blé sur les marchés mondiaux, Lahlou suggère par exemple d’acheter cette matière moins chère en haute saison. Mais la seule véritable solution réside, selon lui, dans l’augmentation de la production nationale de blé qui, souligne-t-il, couvre déjà 70 % des besoins nationaux.
« Peut-être qu’avec les nouveaux projets qui sont en train de se développer au Sud, on n’aura pas besoin de cette subvention, ce qui va régler le problème définitivement », espère Sid Ali Lahlou.