Économie

Malgré la crise, Général Emballage augmente les salaires de ses employés

Louable initiative que celle prise par la direction de Général Emballage, leader national du carton ondulé et de l’emballage. Malgré un contexte de forte crise induite par la hausse des coûts des intrants sur les marchés mondiaux et les retombées de la pandémie de Covid 19, elle a décidé unilatéralement d’augmenter les salaires de ses travailleurs.

La bonne nouvelle est annoncée par le président et le directeur général du groupe familial dans des articles à paraître dans le prochain numéro de la revue de l’entreprise.

« L’entreprise soucieuse du pouvoir d’achat de ses travailleurs a pu débloquer une prime nette annuelle de 75.000 DA qui a été distribuée au mois de mars dernier. A cela s’ajoute la décision de revoir les salaires de ses employés à partir du 1er avril afin d’atténuer un tant soit peu l’érosion du pouvoir d’achat », écrit le DG Mohamed Hammoudi.

Les détails de cette hausse sont comme suit : augmentation de la prime du panier de 500 à 600 DA pour tout le collectif et augmentation du salaire de base pour les agents de la maitrise et les agents d’exécution de 1 500 et 3 000 DA respectivement.

Une décision prise en « solidarité » avec les employés « afin d’atténuer un tant soit peu l’érosion du pouvoir d’achat », explique M. Hammoudi. Un pouvoir d’achat qui a baissé sous l’effet de la hausse des prix des produits de consommation.

Le DG ne dévoile pas le montant de l’incidence financière de ces augmentations sur la trésorerie de l’entreprise, mais il précise qu’elles surviennent en une année 2021 qui « s’annonce encore des plus rudes », avec la flambée des prix du papier à hauteur de 48 % et la baisse de la demande et de l’activité au niveau national.

Ces difficultés sont explicitées par Ramdane Batouche PDG de Général Emballage : « Nous traversons une effroyable tempête : alors que nous n’avons pas fini d’accuser un précédent choc, les fabricants de papiers annoncent déjà des hausses de prix à venir allant jusqu’à 15 % », assure-t-il.

La matière première rare et plus chère

« La flambée ne concerne pas que les papiers, tous les marchés sont en ébullition : bois, aciers, encres, plastiques, agrégats du BTP, tous ces matériaux de notre vie quotidienne accusent des retards de livraisons et inquiètent par la volatilité de leurs prix. A juin prochain, nous aurons subi une hausse de l’ordre de 45 % comparativement à décembre dernier et ce sans compter les effets de la dépréciation du dinar et de la hausse du fret », ajoute-t-il.

M. Batouche présente la situation comme « une séquence de sortie de crise sanitaire sans équivalent historique » où « l’humanité fonce, tête baissée, au rattrapage du temps perdu (pendant la crise sanitaire NDLR) ». « Plus clairement, nous assistons à une brusque accélération de la croissance mondiale, créant une pression sur les matières premières dont la production ne suit pas le même rythme », explique-t-il.

Autre souci de GE, et pas des moindres : le papier n’a pas seulement connu une flambée, mais il se raréfie de plus en plus. « Des organisations corporatistes enjoignent à leurs gouvernements d’interdire l’exportation des papiers, ce qui, en l’espèce, ne manquera pas de frapper de plein fouet des pays comme le nôtre dont les besoins sont importés à 100 % », signale le PDG du groupe privé algérien.

« L’offre est quasiment inexistante », relève-t-il. Une lueur d’espoir toutefois : les analystes tablent sur une stabilisation du marché au deuxième semestre et c’est « sur cette hypothèse ténue » que GE n’a « répercuté jusque-là que partiellement ces augmentations ».

« Général Emballage continuera de suivre de près l’évolution du marché et d’agir pour corriger, dans un sens comme dans l’autre, les déséquilibres entre les prix de ses produits, les intrants de production et les coûts logistiques », écrit son président qui rappelle qu’en mars 2019, l’entreprise a fait bénéficier ses clients d’une baisse des prix des papiers à l’international.

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