Économie

Malgré la crise, Société Générale Algérie en pleine forme en 2017

Société Générale Algérie a présenté mardi soir à la presse les résultats de l’activité pour l’année écoulée. Pour le staff dirigeant conduit par Eric Wormser, l’année 2017 s’est « globalement bien passée » en dépit d’un contexte économique « plus difficile » marqué notamment par une nouvelle réglementation sur les importations et grâce au lancement en fin d’année du financement non conventionnel qui a permis de réduire les contraintes de liquidités auxquelles ont fait face l’ensemble des banques de la place.

Une croissance soutenue des crédits

Signe indubitable de bonne santé, en 2017, les bénéfices de la banque sont encore confortables même s’ils accusent un léger recul passant de 5,6 milliards à 5,3 milliards de dinars. « La politique du Groupe de réinvestir 40% du résultat dans sa filiale a permis aux fonds propres de passer à 43 milliards de dinars l’année dernière ».

Après une pause observée dans la création des agences dont le nombre atteint actuellement 90 sur l’ensemble du territoire national, leur progression a repris en 2017 et devrait se poursuivre au rythme de « 4 ou 5 unités par an au cours des prochaines années ».

Les ouvertures effectuées l’année dernière concernent plutôt des villes moyennes de l’intérieur du pays comme Tiaret , El Kseur , M’Sila et Blida .

En 2017, le principal résultat obtenu par la première banque privée du pays est de nouveau un accroissement spectaculaire des crédits, annoncés en hausse de plus de 16% par Eric Wormser (26% en 2016), pour atteindre 226 milliards de dinars.

Une croissance enregistrée par toutes les catégories de clientèles ; même si SGA reste surtout la banque des entreprises, grandes et plus petites, qui concentrent près de 87% de l’ensemble des crédits.

Le staff de la banque privée annonce durant l’année 2017 des financements de 15 milliards de dinars accordés en accompagnement à des projets d’investissements dans des secteurs diversifiés, tels que l’agroalimentaire, l’énergie, l’industrie pharmaceutique ou encore l’électroménager.

L’activité leasing est également en plein boom avec un volume de contrats en hausse de 60% l’année dernière « en dépit des contraintes de disponibilité des matériels » .

Pour conforter cette tendance, une dizaine de « centres d’affaires » spécialisés dans l’accompagnement des entreprises se sont substitués aux anciennes agences à vocation généraliste.

Le commerce extérieur ? « Pas plus de 12% de l’activité de SGA »

Pour Eric Wormser, l’efficacité des mesures adoptées au cours des 2 dernières années par la Banque d’Algérie pour freiner la spécialisation des banques privées dans le financement du commerce d’importation rejoint la « volonté propre et antérieure à ces mesures » de la banque qu’il dirige de « participer pleinement au financement de l’économie algérienne ».

Les résultats sont en tous cas au rendez-vous. « Il y a encore quelques années, les commissions, notamment sur le commerce extérieur, représentaient près de 50% de notre produit net bancaire (PNB). En 2017, il n’y a plus que 12% de notre PNB qui est tiré des commissions. L’augmentation de nos fonds propres aurait pu nous permettre de continuer à financer le commerce extérieur mais notre business model est désormais essentiellement axé sur les entreprises et les particuliers », assure le patron de SGA.

Le crédit à la consommation a bien démarré

Pour SGA, l’année 2017 a été aussi celle du décollage du crédit à la consommation désormais « affecté » exclusivement à la production nationale. Le staff dirigeant de la banque livre les premiers résultats : « SGA a enregistré près de 15 000 dossiers de financement qui ont donné lieu à des décaissements effectifs de près de 5 milliards de dinars ».

De façon un peu surprenante, le crédit auto, limité par la disponibilité des véhicules, ne représente encore qu’une fraction minime du montant des crédits accordés. L’essentiel des crédits à la consommation s’est donc principalement orienté vers les produits électroménagers, en particulier des marques Condor et Brandt qui dominent désormais le marché national.

Une application de mobile-banking en 2018

Pour 2018, Eric Wormser est très optimiste. Il anticipe une nouvelle croissance « soutenue » des crédits accordés par sa banque et livre quelques scoops. D’abord, une visite à Alger du PDG du groupe, Frédéric Oudea, en Juillet prochain pour un séminaire des filiales africaines et la pose de la première pierre du nouveau siège de la Banque à Bab Ezzouar à l’est d’Alger.

Ensuite, le lancement prochain d’une application de mobile-banking à l’image de la première opération effectuée en Algérie voici quelques mois par Natixis. Le staff de la banque promet également une réduction sensible des délais de délivrance des cartes de crédit dans les prochains mois.

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