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Marchés publics : querelle entre architectes et ingénieurs en génie civil

Marchés publics : querelle entre architectes et ingénieurs en génie civil

Deux syndicats représentant les architectes et les ingénieurs agréés en génie civil en Algérie se querellent sur les réseaux sociaux depuis plusieurs. Au cœur de cette dispute : l’accès aux marchés publics.

À l’origine de la polémique entre architectes et ingénieurs, le contenu des cahiers des charges des projets de constructions d’infrastructures publics.

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Le conseil national de l’ordre des architectes a appelé, cette semaine, sur sa page Facebook ses adhérents au boycott de plusieurs projets dans différentes wilayas du pays qu’il a jugé « non conformes à la loi » en raison du flou entourant la présence d’ingénieurs en génie civil dans l’étude technique.

À chacun son interprétation de la loi

De son côté, le syndicat national des ingénieurs en génie-civil a réagi à ces appels au boycott, accusant le conseil national de l’ordre des architectes d’obstruer les projets de l’État et a appelé le ministre de l’Habitat à intervenir pour mettre fin à ces pratiques.

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« L’étude doit être réalisée par les ingénieurs en génie civil et par les architectes. C’est ce que dit la loi. Ce n’est quand même pas raisonnable qu’une bâtisse soit réalisée uniquement par un architecte sans l’avis d’un ingénieur en génie civil », affirme Zakia Alouane, vice – présidente du syndicat national des ingénieurs en génie-civil, contactée par TSA.

Zakia Alouane, qui est également responsable de la communication du syndicat, précise que la justice a tranché en faveur des ingénieurs dans une cinquantaine de dossiers où ils étaient exclus des cahiers des charges.

Le président du conseil national de l’ordre des architectes Hassan Malkia s’est exprimé, dans une déclaration à TSA, au sujet de la dispute avec les ingénieurs en génie civil.

« Il s’agit d’une mauvaise interprétation de la loi de la part des ingénieurs. Ce que nous demandons c’est que l’étude soit réalisée par des spécialistes. Il est inconcevable qu’un ingénieur fasse l’étude de plusieurs spécialités sous prétexte qu’il a l’agrément », explique-t-il.

Pour Hassan Malkia, c’est l’absence de textes d’applications de la loi sur l’urbanisme 90-29 qui est derrière cette situation de blocage. Tout en admettant que l’étude, en vue de l’obtention d’un permis de construire, doit être réalisée conjointement par des architectes et des ingénieurs agréés en génie civil, Hassan Malkia explique qu’il existe 27 spécialités dont 9 dans le bâtiment au niveau de l’enseignement supérieur.

« Les ingénieurs obtiennent les agréments pour faire l’étude de plusieurs disciplines avec un seul diplôme car au niveau du ministère de l’habitat, il y a une nomenclature de 43 spécialités. Les agréments sont octroyés à des personnes physiques alors qu’ils devraient l’être pour des bureaux d’études », ajoute Hassan Malkia.

L’intervention du ministère de l’habitat souhaitée

Devant cette querelle d’ordre juridique entre syndicats, le ministère de l’habitat observe le silence pour le moment. Pourtant, son intervention est souhaitée unanimement par les deux parties bien que pour des considérations différentes.

En effet, le président du conseil national de l’ordre des architectes Hassan Malkia estime que le ministère de tutelle « doit revoir la nomenclature des spécialités pour les ingénieurs en génie civil et octroyer les agréments pour les bureaux d’études et non pas pour les personnes physiques. »

Pour sa part, Alouane Zakia, vice – présidente du syndicat national des ingénieurs pense que le ministère de l’habitat doit intervenir pour « faire appliquer la loi ».

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