Prévu pour le début du mois de juin prochain, l’Aïd El Adha, la plus importante fête du calendrier musulman, risque d’avoir un goût d’inachevé au Maroc suite à la dernière décision du roi Mohammed VI.
Dans la soirée de ce 26 février, le roi du Maroc, première autorité politique, mais aussi religieuse du pays, a appelé ses sujets à « s’abstenir d’accomplir le rite du sacrifice de l’Aïd de cette année ».
Aïd el Adha : l’appel du Roi du Maroc
Le message du roi, lu par le ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq, justifie la décision de se passer du rite du sacrifice du mouton cette année par « les défis climatiques et économiques » que traverse actuellement le Maroc.
Le roi évoque notamment « la régression substantielle de l’effectif du cheptel », mais aussi le « préjudice que peuvent subir de grandes parties de Marocains, particulièrement ceux à revenu limité ».
Le Maroc traverse, en effet, sa septième année consécutive de sécheresse. Un déficit pluviométrique de 53 %, par rapport à la moyenne de ces 30 dernières années, a notamment débouché sur une diminution de 38 % sur un an du cheptel, selon les chiffres du ministère marocain de l’Agriculture.
À cette pénurie de moutons, dont la conséquence naturelle a été une flambée des prix, s’ajoute la crise économique qui frappe de plein fouet le pays, fragilisant considérablement le pouvoir d’achat des Marocains.
Sacrifice de l’Aïd : le roi le fera à la place des Marocains
Le Roi du Maroc rappelle dans son message que « l’Aïd Al Adha constitue une sunna confirmée » et que son appel à s’abstenir d’accomplir le rite de sacrifice du mouton vise à « lever la gêne et le préjudice et de favoriser la mise en place de la facilitation ».
« Dépositaire de l’Imamat suprême », le roi du Maroc a indiqué qu’il honorera lui-même ce rituel « au nom du peuple ». « Nous le ferons, s’il plaît à Dieu, au nom de Notre peuple, fidèle en cela à la sounna de Notre Aïeul le Prophète, que la paix et la bénédiction soient sur Lui, quand il avait immolé deux moutons en disant : celui-ci est pour moi, cet autre est au nom de ma Oumma », lit-on sur le communiqué.
Il est à rappeler que le roi Hassan II a déjà pris une décision similaire à trois reprises, suite aux sécheresses qui ont frappé le pays en 1963, 1981 et 1996.
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