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Maroc : les premiers manifestants tombent sous les balles des gendarmes

Au Maroc, les premiers manifestants sont tombés sous les balles des gendarmes à Agadir. Des centaines de blessés ont été enregistrés.

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Maroc : les premiers manifestants tombent sous les balles des gendarmes
Ce sont les premiers manifestants qui tombent sous les balles des forces de sécurité marocaines après cinq jours de manifestations / Par Jacob Lund / Adobe Stock pour TSA
Rafik Tadjer
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La révolte de la jeunesse au Maroc pour plus de justice sociale tourne au drame. Dans la nuit de mercredi à jeudi, les gendarmes ont tiré sur la foule à Lqliaâ, près d’Agadir, dans le Sud du royaume. Bilan : deux morts.

Selon l’agence officielle MAP, les gendarmes « ont été contraints de faire usage de leurs armes de service, dans le cadre de la légitime défense, pour repousser une attaque et une prise d’assaut menées par des groupes d’individus ».

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Des policiers foncent sur la foule

Ce sont les premiers manifestants qui tombent sous les balles des forces de sécurité marocaines après cinq jours de manifestations qui ont dégénéré parfois en violences dans plusieurs villes du pays.

Mais le pire a été déjà évité dans des cas où la légitime défense n’était pas établie.

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Dans d’autres régions, des fourgons de la police ont foncé sur la foule des manifestants, avec l’intention de faire des victimes.

De nombreux blessés ont été enregistrés et des centaines d’interpellations ont été opérées pour tenter de mettre fin à la révolte des jeunes qui réclament le droit à la santé, au travail, à la dignité et à l’éducation.

Mercredi, Rachid El Khalfi, porte-parole du ministère de l’Intérieur, a fait état de 300 personnes blessées et de 400 interpellations, mais les chiffres seraient beaucoup plus importants.

« Le niveau de répression au Maroc est tout simplement hallucinant. Ils arrêtent tous ceux qu’ils peuvent : hier, dans un live, j’ai compté presque une centaine de personnes embarquées en à peine 30 minutes », alerte le militant et syndicaliste français Anasse Kazib.

Le Maroc est secoué par des manifestations de jeunes qui sont sortis dans la rue dans plusieurs villes du royaume à l’appel du mouvement GenZ 212 (Génération Z et indicatif téléphonique du Maroc) pour dénoncer des disparités sociales énormes, et réclamer plus de justice sociale.

Un Maroc à deux vitesses

Dans un pays où le roi Mohammed VI a la mainmise sur les activités lucratives via sa holding royale, le chômage touche 13 % de la population.

Ce taux passe à 38 % pour les jeunes de 15 à 24 ans, les plus touchés par un Maroc qui évolue à deux vitesses.

Le royaume est l’un des pays les plus inégalitaires au monde, avec 10 % de la population qui détient la moitié des revenus, selon le rapport de l’année 2022 sur les inégalités (World inequalities report). Sur le terrain, les systèmes éducatifs et de santé fonctionnent tous à deux vitesses : modernes pour les riches et obsolètes pour les pauvres.

C’est aussi un pays où la liberté d’expression est verrouillée grâce au Makhzen, cette administration parallèle dont le rôle principal est de surveiller la population.

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