L’Algérie réagit à la convocation de son ambassadeur à Niamey par les autorités de transition au Niger à propos de la question des migrants clandestins. L’ambassadeur de la République du Niger à Alger, Aminou Malam Manzo, a été convoqué à son tour jeudi 4 avril, annonce un communiqué du ministère des Affaires étrangères rendu public ce samedi.
Dans communiqué diffusé sur les réseaux sociaux, les autorités nigériennes avaient annoncé la convocation mardi 2 avril de Bekhadda Mehdi, ambassadeur d’Algérie au Niger.
Selon le communiqué du ministère nigérien des Affaires étrangères, le diplomate algérien a été convoqué pour lui signifier la protestation du gouvernement nigérien contre l’intensification « depuis quelques jours » par les autorités algériennes des opérations de refoulement vers le territoire nigérien des migrants en situation irrégulière. De graves accusations ont été portées dans le communiqué à l’égard des autorités algériennes.
Le gouvernement algérien n’a pas tardé à réagir, considérant que certains jugements des autorités nigériennes sont « sans fondement ».
Aminou Malam Manzo, ambassadeur du Niger en Algérie, a été convoqué jeudi au siège du ministère des Affaires étrangères. Il a été reçu par Mme Selma Malika Haddadi, directrice générale Afrique.
L’Algérie répond aux accusations du Niger sur la question des migrants
« Cette rencontre a porté essentiellement sur la coopération entre les deux pays en matière de rapatriement des ressortissants nigériens séjournant de manière irrégulière sur le territoire algérien », indique le communiqué du MAE. « Cette coopération, ajoute la même source, a fait l’objet de la part des autorités nigériennes de certains jugements que la partie algérienne estime sans fondements ».
Au cours de la rencontre, il a été rappelé au représentant du Niger « l’existence d’un cadre bilatéral dédié à cette problématique », un cadre qui « doit demeurer le lieu privilégié de discussion et de traitement de toutes les données et de tous les développements liés à cette problématique », indique la diplomatie algérienne.
L’Algérie a exprimé à la même occasion son attachement « aux règles essentielles de bon voisinage, et sa volonté de poursuivre la coordination avec le Niger sur cette question concernant les flux migratoires, et sur toute autre question, dans le respect mutuel et sur la base des valeurs de coopération, de confiance et de solidarité », conclut le communiqué du MAE.
Le Niger est dirigé par des autorités de transition issues du coup d’État du 26 juillet dernier qui a destitué le président élu Mohamed Bazoum. L’Algérie a grandement contribué à éviter à ce pays le spectre de la guerre en plaidant pour le retour pacifique à l’ordre constitutionnel face à la menace d’intervention militaire brandie par les pays de la CEDEAO (communauté économique des États d’Afrique de l’ouest).
L’Algérie a proposé une initiative de médiation, acceptée par les autorités nigériennes fin septembre. Mais le 23 octobre, le ministère des Affaires étrangères algérien a annoncé la suspension de son engagement, exigeant des « clarifications » au sujet de « la mise en œuvre de la médiation algérienne ».