Le ministre du Commerce Mohamed Benmeradi s’est expliqué mercredi soir sur Canal Algérie sur les nouvelles mesures décidées par le gouvernement pour réduire les importations et faire face à la crise économique qui frappe l’Algérie.

Parmi ces mesures figurent l’abandon des licences d’importation et la mise en place d’une liste de près de 851 produits interdits à l’importation à partir de 2018. « Les produits de large consommation et les intrants servant à l’outil de production ne sont pas concernés » par le blocage, rassure M. Benmeradi.

« Nous avons ciblé des produits de consommation finale et qui ne sont pas de première utilité », précise-t-il. Pour lui, les produits nécessaires sont « les céréales, le sucre, l’huile, le lait ». « Les chocolats, les pâtes, les sodas » sont classés dans la catégorie des produits de « seconde utilité », selon le ministre, en assurant que le mode de consommation des Algériens ne va pas changer.

« Vous allez découvrir qu’il y a une production nationale de chocolat et dans beaucoup d’autres domaines », promet-il, pour justifier la présence du chocolat sur la liste des produits interdits à l’importation, alors que l’Algérie ne produit pas du chocolat de qualité.

M. Benmeradi a pointé les effets néfastes du plan d’ajustement structurel imposé par le FMI dans les années 1990 sur la production nationale. « La production a été mise dans une situation difficile lorsque nous avions procédé à l’ouverture de notre économie, au lendemain du plan d’ajustement structurel », a-t-il expliqué. « Notre objectif n’est pas de fermer l’Algérie, c’est de permettre à notre potentiel économique de contribuer à assurer la demande nationale », assure M. Benmeradi.

Le ministre ajoute que les mesures de « suspension provisoire » des importations décidées par le gouvernement seront levées une fois « atteint l’équilibre » de la balance commerciale et de la balance des paiements. « Cette année, la balance commerciale enregistrera un déficit supérieur à 10 milliards de dollars et celui de la balance des paiements sera supérieur à 15 milliards de dollars », a-t-il précisé. « Il s’agit de travailler à rétablir cet équilibre, sinon nous allons épuiser nos réserves de change au bout de quatre années et nous ne pourrons rien importer », a-t-il averti. « Il s’agit à tout prix de contenir les importations », a-t-il soutenu, en espérant réduire la facture de l’importation à 40 milliards de dollars en 2018. « Nous allons obtenir une baisse de 5% sur les importations en 2017. Nous serons cette année probablement à 45 milliards de dollars », a-t-il ajouté. La liste de produits interdits à l’importation a représenté une facture de « deux milliards de dollars en 2017 », a-t-il précisé encore. « Nous pourrions atteindre 40 milliards de dollars d’importations en 2018 », pronostique-t-il.

Le ministre s’est également exprimé sur la hausse des prix des voitures neuves, en l’expliquant notamment par la baisse du dinar. Il a également évoqué brièvement la liste des sociétés autorisées à assembler des véhicules en Algérie.