Politique

Mohcine Belabbas : « La victoire du combat du peuple algérien est inéluctable »

Mohcine Belabbas a dépeint ce vendredi 25 septembre à Alger un tableau sombre de la situation politique en Algérie, tout en affichant son optimisme sur une victoire « inéluctable » du peuple algérien dans sa quête d’un État de droit.

L’Algérie « va mal »

« Aujourd’hui, le pays va mal. Il va mal parce que la crise de légitimité que les Algériennes et les Algériens subissent, depuis l’indépendance nationale en 1962, s’éternise et, conséquemment les tentations de repli sur soi et de désespoir trouvent du terreau », estime-t-il dans une longue allocution prononcée à l’ouverture du conseil national de son parti à Alger.

Le président du RCD ne manque de lancer quelques piques à l’adresse de ses détracteurs, et de « ceux qui ont fréquenté le système. »

« On le voit sous nos yeux, quand on a fréquenté le système d’une manière ou d’une autre, il est difficile de retrouver une autonomie par simple enchantement ou un simple bon vouloir », critique-t-il, sans concessions.

« Risques de dérapages violents »

Poursuivant son analyse de la situation politique en Algérie, Mohcine Bellabas estime que « les choix du pouvoir de fait de privilégier une normalisation », comportent le « risque de dérapages violents » en soulignant que « les campagnes de divisions et de stigmatisations » visent à « saborder toute transition démocratique, en dehors du parrainage du pouvoir et de ses clients ».

Rentrée universitaire : les soupçons de Bellabas

Mohcine Bellabas estime qu’ « au plan institutionnel, le pouvoir de fait réédite les faux départs qui ont fait le nid des crises cycliques vécues par le pays depuis son indépendance. L’entêtement à vouloir maintenir, encore une fois, un système politique qui a fait maintes fois la preuve de son obsolescence est le contraire de la recherche de la stabilité. En vérité c’est l’aveu par excellence de l’impasse dans laquelle s’est fourvoyé le pouvoir de fait. »

Le président du RCD ne se contente de pas de dresser un tableau sombre de la situation politique et économique en Algérie. Il propose des solutions. « Notre ligne est d’aider à la construction d’un rapport de force qui permettrait au peuple algérien d’exercer sa souveraineté pleine et entière dans le cadre d’un État qui garantit et protège les droits du citoyen et assure l’alternance par les moyens démocratiques. »

Pour Mohcine Bellabas, « la plateforme de Mazafran ou les documents fondateurs du PAD sont la parfaite illustration de la conduite d’une transition démocratique. »

Relations avec les islamistes

Au passage, il répond aux critiques sur la prétendue disponibilité à pactiser avec les islamistes, en lançant : « Quel militant politique démocrate, quel militant du RCD peut se revendiquer d’une alliance avec les islamistes pour gouverner le pays ? Le RCD a plus que des divergences avec ceux qui aspirent à gouverner en utilisant une interprétation de l’islam quel que soit son auteur. »

Revenant à la situation politique, M. Bellabas estime que le « choix de la normalisation autoritaire enclenchée avec le coup de force du 12-12-2019 concomitamment avec une opération de division du hirak est en déphasage avec la marche de l’Histoire. »

« La gestion policière d’un mouvement aussi populaire que le soulèvement de Février n’est pas seulement un contresens mais elle porte les germes de l’échec et de dérives dangereuses pour le pays. Les violations quotidiennes de la loi, le recours aux menaces et aux intimidations, les mandats de dépôt et les peines de prisons prononcées sous des chefs d’accusations préfabriqués et souvent en violation de la constitution ne font qu’alimenter l’isolement et le rejet du pouvoir », assène-t-il.

Et d’ajouter que la « convocation du corps électoral pour entériner un projet d’amendement de la constitution tout droit sorti d’une administration responsable de l’abîme infligé au pays est une provocation. »

En conclusion, Mohcine Bellabas se montre optimiste. « Pour le RCD, la victoire du combat du peuple algérien pour conquérir les libertés et le droit de construire son État est inéluctable », affirme-t-il.

« Pour hâter son avènement, nous avons besoin d’unité et de solidarité dans les luttes (…) L’offre politique des forces du pacte pour l’alternative démocratique (PAD) est plus que jamais d’actualité et est un acquis pour la confluence des luttes démocratiques et l’aboutissement des revendications de la révolution de février », conclut-il.

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