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Mondial 2018 : revivez la finale avec les Français résidents en Algérie

C’est dans l’enceinte de l’ambassade de France, à Hydra, sur les hauteurs d’Alger, que les Français résidents en Algérie se sont réunis pour suivre ensemble la finale de la Coupe du monde.

Il y avait des employés de la représentation diplomatique, des Français établis en Algérie, des ressortissants d’autres pays européens mais aussi quelques Algériens.

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Une demi-heure avant le coup d’envoi de la rencontre, à 16 heures algériennes, la fan-zone réservée à l’événement dans les jardins de l’ambassade, avec écran géant, bancs et cafètes, est déjà pleine.

Mais curieusement, la foule n’est pas très enthousiaste, en tout cas ne montre aucun chauvinisme. On est franchement loin de l’ambiance que pouvait raisonnablement créer un événement de la trempe d’une finale de Coupe du monde de football. Peu d’accoutrements spécifiques, peu de chants de circonstance.

Les éventails sont plus nombreux que les fanions. Il fait très chaud à Alger en cet après-midi de juillet.

Les présents devisent tranquillement en sirotant des boissons fraiches servies aux trois cafètes improvisées. C’est à peine si certains osent un pronostic. Presque unanimement, ils voient leurs favoris marquer deux buts sans en encaisser. Quelques jeunes arborent le drapeau tricolore, d’autres l’ont peint sur leur visage.

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16 heures précises, le coup d’envoi est donné. Dans l’assistance manque un personnage important, l’ambassadeur de France en Algérie. « Son excellence M. Xavier Driencourt est à l’esplanade de la Grande Poste où il doit assister à la première mi-temps du match en compagnie de l’ambassadeur de Croatie. Il devrait être là pour la seconde moitié du match », nous explique un cadre de l’ambassade qui a d’ailleurs suppléé l’ambassadeur pour souhaiter la bienvenue aux présents et bien sûr bonne chance aux Bleus.

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En parlant de chance, on peut dire que l’équipe dirigée par Didier Deschamps en a eu pendant cette finale, du moins en première mi-temps. Le début du match est complètement à l’avantage des Croates qui dominent, se créent des occasions.

Dans l’assistance, Didier, un quinquagénaire, fait part de ses appréhensions à une dame assise à ses côtés : « J’ai bien peur pour les Bleus. S’ils ne marquent pas dans ce début de match, ce sera difficile par la suite ».

Comme s’il a été entendu, les Français ouvrent le score dès la 18e minute. Pas tout à fait puisque c’est le Croate Mandzukic qui trompe son propre gardien de la tête.

La foule laisse éclater sa joie, sans excès, faut-il le dire.  « Ça y est, ils ont fait le plus dur. Ce sera comme en 1998. Mbappé marquera deux autres buts », lance une dame, qui assiste à la troisième finale de son équipe nationale après celles de 1998 et de 2006.

« Non, c’est Griezman qui marquera un coup franc direct », rétorque un jeune homme. Mais à peine dix minutes après l’ouverture du score inespérée des Français, Ivan Perisic égalise pour la Croatie et refroidit les ardeurs de ceux qui ont un peu trop vite crié victoire. Silence de cathédrale, tout est à refaire. « Je sens qu’on va souffrir », entend-on dans la foule.

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Les Algériens présents sont divisés. Certains supportent la Croatie, mais ne le montrent pas, par respect à leurs hôtes. Cela n’a pas échappé même à l’ambassadeur qui, à la fin du match, soulignera qu’à la Grande Poste son homologue croate était « beaucoup applaudi ». Normal, il s’agit pour les Algériens de deux équipes étrangères et il est dans l’ordre des choses qu’ils soient divisés.

Comme l’euphorie du premier but, l’angoisse de l’égalisation sera de courte durée. À cinq minutes de la mi-temps, l’arbitre sollicite l’arbitrage vidéo et accorde un penalty aux Bleus, transformé par Antoine Griezman. Notre pronostiqueur a presque vu juste.

À la mi-temps, l’ambassadeur arrive dans la discrétion et prend place parmi la foule. Il ne se fera remarquer que lorsqu’il saluera le troisième but de l’équipe de France, à l’heure de jeu, œuvre de Paul Pogba.

Le quatrième, marqué par Kylian Mbappé six minutes plus tard, tuera tout suspense. La foule se met alors à chanter les refrains habituels. « Allez les Bleus », « On est champions. »

La réduction du score des Croates sera sans conséquences. 20 ans après la génération des Zidane et Deschamps, la France sera de nouveau championne du monde.

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Dans les arrêts de jeu, une haie est formée devant l’écran géant. Des jeunes et moins jeunes, des femmes, des adolescentes, attendent le coup de sifflet final pour laisser éclater leur joie. Parmi eux, on reconnait Philippe Régis, directeur des relations presse de l’ambassade. On chante, on danse sur les rythmes endiablés diffusés par la sonorisation mise en place et on salue comme il se doit la remise du trophée à Hugo Lloris, le gardien capitaine des Bleus.

Mais à la Grande Poste, parait-il, l’ambiance était encore plus animée, plus chaude. En tout cas l’ambassadeur de France est enthousiasmé.

« Cette fan-zone n’était pas prévue initialement, ce n’est qu’hier pendant la cérémonie du 14 juillet qu’on a imaginé cette retransmission ici (…) Je me suis partagé en deux puisque j’ai suivi la première mi-temps à la Grande Poste avec le public algérois, avec le maire et mon collègue croate. C’était très original d’assister à cette finale à la Grande Poste. Il y avait une atmosphère particulière. Mon collègue croate était très applaudi. C’était intéressant de voir l’atmosphère algéroise dans cette période de Coupe du monde », reconnaît Xavier Driencourt.

Ah, si l’Algérie se qualifiait pour une finale de Coupe du monde…

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