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Mondial 2022. France – Maroc : un match inédit et politique

Mondial 2022. France – Maroc : un match inédit et politique

Le Maroc affronte la France en demi-finale du Mondial 2022 ce mercredi 14 décembre (20h00) à Doha dans une rencontre inédite dont le caractère dépasse le cadre du football.

C’est la première fois que la France et le Maroc s’affrontent en coupe du monde et c’est la première fois que les Bleus croisent la route d’une sélection africaine à ce stade de la compétition.

Le Maroc est la surprise de ce Mondial 2022. Les Lions de l’Atlas ont créé la sensation dès le premier tour en se qualifiant en étant leaders de leur groupe qui comptait deux candidats au sacre final, la Croatie et la Belgique.

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Le bilan du Maroc au premier tour est impressionnant avec sept points, aucune défaite et un seul but encaissé en trois matchs. Les hommes de l’entraîneur Walid Regragui ont arraché le nul face à la Croatie (0-0) avant de battre la Belgique (2-0) et le Canada (2-1).

France – Maroc : le triomphe du football pragmatique

Le Maroc a ensuite enchaîné en éliminant deux favoris, à savoir l’Espagne en huitièmes de finale puis le Portugal en quarts.

La sélection marocaine est déjà entrée dans l’histoire du mondial de football en se hissant au dernier carré. C’est la première équipe africaine à disputer une demi-finale de coupe du monde. Jusque-là, le Cameroun, le Sénégal et le Ghana ont atteint les quarts de finale du mondial en 1990, 2002 et 2010 respectivement, avant d’être éliminés.

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La rencontre de ce mercredi entre la France et le Maroc est aussi le match entre deux entraîneurs, Didier Deschamps et Walid Regragui, qui ont pratiquement la même philosophie de jeu basé sur l’efficacité offensive et la solidité défensive. C’est un peu le match entre le maître et l’élève.

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Le sélectionneur national marocain a défendu, en conférence de presse mardi, sa façon de jouer en prenant exemple justement sur l’équipe de France, championne du monde en 2018, qui avait été critiquée pour développer un jeu défensif et peu spectaculaire. Walid Regragui a tenu à rendre hommage à Didier Deschamps, le sélectionneur français.

« Il y a un sélectionneur en face de moi qui est le meilleur au monde et il a compris ça depuis longtemps. En 2018, la France m’a fait rêver avec la façon dont elle a joué. Ils ont tout compris et ils ont explosé tout le monde », a-t-il déclaré en conférence de presse d’avant-match.

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De son côté, le sélectionneur français Didier Deschamps a loué les qualités de l’équipe marocaine, notamment sa « capacité à très bien défendre. »

« Tous les adversaires n’ont pas trouvé la solution. Il ne faut pas réduire cette équipe au secteur défensif, sinon elle ne serait pas là », affirme Didier Deschamps.

France – Maroc : plus qu’un match de football

De par l’histoire commune entre les deux pays et la présence d’une forte communauté marocaine en France, la rencontre de ce mercredi dépasse le cadre sportif. Le match survient dans un contexte diplomatique entre les deux pays ainsi que la montée de l’extrême-droite en France qui profite de chaque occasion pour s’attaquer et dénigrer les immigrés d’origine maghrébine.

En France, l’extrême droite profite de l’événement pour reprocher aux Français d’origine marocaine et maghrébine en général leur soutien à l’équipe du Maroc, au lieu de soutenir les Bleus.

Damien Rieu, cadre du parti Reconquête d’Eric Zemmour, n’hésite pas à parler de « choc des civilisations ». Le président du Rassemblement national (RN, ex-Front national), Jordan Bardella, a abondé dans le même sens. Pour le successeur de Marine Le Pen à la tête de ce parti d’extrême-droite, les supporters marocains sont « plus habités par un sentiment de revanche à l’égard de la France que par un esprit sportif ».

Eric Zemmour a lui aussi évoqué le soutien des Français d’origine marocaine aux Lions de l’Atlas. « J’aimerais savoir, comment réagiraient le roi du Maroc et les Marocains, si des milliers de Français célébraient leur victoire à Marrakech ? Je pense qu’ils se sentiraient un peu dépossédés de leur pays », a-t-il estimé.

Le match France – Maroc s’est même invité à l’Assemblée nationale française. Le ministre de l’Intérieur français Gérald Darmanin a répondu, mardi, aux craintes exprimées par des élus de l’extrême-droite sur de probables débordements ce mercredi après la rencontre Maroc – France. Darmanin s’est voulu rassurant.

« A Paris, il y a eu trois vitres qui ont eu des bris de glace sur les Champs-Elysées pour 20 000 personnes au rendez-vous », a-t-il affirmé.

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