L’Arabie saoudite n’a pas renoncé à son projet de normalisation des relations avec Israël en dépit de la guerre à Gaza qui a fait en trois mois plus de 23.000 victimes palestiniennes, en majorité des femmes et des enfants.
C’est l’ambassadeur du royaume à Londres Khalid ben Bandar ben Sultan al-Saoud qui l’a dit dans un entretien à la BBC. L’Arabie saoudite s’intéresse à la normalisation avec l’Etat hébreu depuis le plan de paix du roi Fahd de 1982.
Mais contrairement aux autres pays arabes comme l’Egypte, la Jordanie et plus récemment le Maroc et les Emirats arabes unis qui ont normalisé leurs relations avec Israël sans aucune contrepartie pour la cause palestinienne, l’Arabie saoudite pose une seule condition pour faire le pas : « Nous ne pouvons pas vivre avec Israël sans un Etat palestinien », a dit le représentant du royaume au Royaume-Uni, selon Al Arabiya.
L’Arabie saoudite et Israël étaient « proches » de la normalisation
« La normalisation ne se fera pas au détriment des Palestiniens », a-t-il insisté, en soulignant que « sans un État palestinien stable, indépendant et souverain, rien d’autre n’a d’importance, car le résultat ne sera pas une solution à long terme au conflit » israélo-palestinien.
L’ambassadeur saoudien a confirmé l’arrêt des discussions avec Israël pour l’établissement des relations diplomatiques. « Avant les attaques du 7 octobre, nous étions proches de la normalisation et de la création d’un Etat palestinien », a-t-il dévoilé.
L’ambassadeur de l’Arabie saoudite à Londres a estimé que les attaques du 7 octobre n’étaient pas destinées à faire avorter le projet de normalisation entre son pays et Israël. Ces attaques ont nécessité une « longue période de planification », et sont la conséquence de la poursuite de l’occupation israélienne des territoires palestiniens.
« Ce conflit remonte dans l’histoire à il y a cent ans, et c’est la raison de l’attaque du 7 octobre, et non les pourparlers de normalisation avec Israël », a-t-il dit.
L’Arabie saoudite et Israël ont entamé des pourparlers pour établir des relations diplomatiques après la signature des accords d’Abraham en 2020 entre Israël et quatre pays arabes : le Maroc, les Emirats arabes unis, le Bahreïn et le Soudan.
Le Maroc, dont le roi Mohammed VI garde étrangement le silence sur les atrocités commises par l’armée israélienne à Gaza, a normalisé ses relations avec Israël en échange de la reconnaissance par l’administration américaine de Donald Trump de la marocanité du Sahara occidental.
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