Politique

Normalisation avec Israël : le Maroc répond à l’Algérie

Le Maroc a décidé de normaliser ses relations avec Israël, en échange de la reconnaissance par les États-Unis de sa souveraineté sur le Sahara occidental occupé.

En réaction à cet accord entre colons, l’Algérie avait réagi par la voix de son Premier ministre, en estimant qu’il constituait une menace pour sa sécurité.

« L’Algérie est visée (…) Quand on dit aux citoyens qu’il y a des opérations à l’étranger visant la stabilité du pays, voici les preuves, quand on voit que nous sommes entourés de dangers et de guerres. Il y a une volonté de ramener l’entité israélienne et sioniste à nos frontières, » avait Abdelaziz Djerad,  samedi 12 décembre.

Une semaine après, c’est au tour du Premier ministre marocain de réagir pour réitérer la demande du Maroc de l’ouverture de ses frontières avec l’Algérie. Et cela au moment où l’on s’y attendait le moins.

Réouverture des frontières

Dans une interview au média saoudien Al-Shark, Saâdedine El Othmani, a fait part de la disposition « permanente » de son pays à rouvrir le dossier des frontières, « sans contrepartie », « lorsque les Algériens seront prêts ».

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Dans un entretien à France 24 diffusé le 4 juillet dernier, le président Algérien Abdelmadjid Tebboune avait assuré que la fermeture des frontières avec le Maroc n’était pas liée au conflit au Sahara occidental.

« La fermeture des frontières est une réaction à une action humiliante pour le peuple Algérien. Les frontières ont été fermées au moment de l’instauration du visa. Ce n’est pas le Sahara occidental, » avait-il dit.

« Si Rabat présente des excuses »

Le 2 décembre 2019, dix jours avant la présidentielle qu’il a remporté, Abdelmadjid Tebboune, alors candidat, posait ses conditions pour la réouverture terrestre avec le Maroc, fermées depuis 1994, après la décision de Rabat d’instaurer le visa aux Algériens suite à un attentat terroriste à Marrakech. « Si Rabat présente des excuses et s’engage publiquement à ne plus avoir ce comportement, on pourra rouvrir la frontière, » avait dit Tebboune.

Outre l’ouverture des frontières, El Othmani a évoqué d’autres questions liées directement aux relations entre les deux pays ou à la situation régionale, tentant de tenir un discours rassurant vis-à-vis de l’Algérie qui a fait savoir en temps opportun sa position concernant les nouveaux développements dans la question du Sahara occidental et la normalisation des relations entre le Maroc et Israël.

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Sur le premier volet, le ministère Algérien des Affaires étrangères a réagi pour rappeler la position de principe de l’Algérie, à savoir que « le conflit du Sahara occidental est une question de décolonisation qui ne peut être résolue qu’à travers l’application du droit international et de la doctrine bien établie des Nations unies et de l’Union africaine en la matière ».

Il a mis en garde que la proclamation américaine « pourrait porter atteinte aux efforts de désescalade déployés tous azimuts en vue de préparer le terrain au lancement d’un véritable processus politique ».

Quant à la décision de Rabat de normaliser ses relations avec Israël, l’Algérie a exprimé par la voix de son Premier ministre des inquiétudes pour sa propre sécurité.

Sortant d’une convalescence de près de deux mois, le président de la République Abdelmadjid Tebboune ne s’est pas empêché de consacrer une partie de son court message du dimanche 13 décembre à la situation régionale, tellement les derniers développements ont été très mal perçus à Alger.

« Nous nous y attendions» a indiqué le chef de l’État algérien, ajoutant que « l’Algérie est forte et plus forte que certains ne le pensent » et qu’elle « est inébranlable ».

El Othmani tente de rassurer l’Algérie

Dans ses propos tenus sur Al-Shark, El Othmani tente de convaincre que rien de ce qui a été entrepris récemment ne constitue une menace pour l’Algérie.

L’affaire de Guerguarat et les développements en cours dans le dossier du Sahara occidental ont, selon lui, « contribué au renforcement de la position du pays et de son intégrité territoriale » et que, dans tout cela, « il n’y a aucune atteinte à l’Algérie ».

« Le roi Mohamed VI a, à maintes reprises, lancé des appels à l’adresse de nos frères Algériens afin de régler tous les problèmes en les soumettant aux discussions afin de leur trouver des solutions dans un cadre fraternel, » selon le Premier ministre marocain.

Même s’il ne cède rien sur la question du Sahara occidental qu’il qualifie de « cause nationale » qui « ne fera jamais l’objet de surenchère, » El Othmani assure que « la position du Maroc est constante, il ne portera jamais atteinte à ses voisins ».

 

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