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Nouveau gouvernement français : 2 femmes d’origine algérienne nommées

Nouveau gouvernement français : 2 femmes d’origine algérienne nommées

Le président français, Emmanuel Macron, a opéré un remaniement de son gouvernement le jeudi 20 juillet 2023, il a nommé des femmes qui ont des origines algériennes. De nombreux nouveaux visages ont fait leur entrée dans l’équipe d’Élisabeth Borne.

Ce mouvement est aussi marqué par le départ de figures symboliques, à l’image de la société diversifiée qu’est la France. On pense notamment à Pap Ndiaye, le désormais ex-ministre de l’Éducation qui a été débarqué justement après avoir dénoncé l’extrême-droitisation de certains médias français.

Emmanuel Macron qui a toujours joué la carte de la représentativité juste, d’une France diverse et multiculturelle, a-t-il maintenu son engagement lors de la composition de son nouveau gouvernement ?

Le gouvernement remanié, jeudi 20 juillet, comprend des figures de la diversité. Uniquement des femmes descendantes d’immigrés, notamment des Françaises d’origine algérienne. Nous retraçons leur parcours.

Fadila Khattabi, ministre chargée des Personnes handicapées

L’ancienne députée Fadila Khattabi a été nommée ministre chargée des Personnes handicapées. La nouvelle ministre est née en France, à Montbéliard, de deux parents algériens. Son lien avec l’Algérie lui avait d’ailleurs permis, en août 2022, de faire partie de la délégation d’Emmanuel Macron lors de son voyage en Algérie.

Fadila Khattabi a une longue carrière politique derrière elle. Elle a été députée, mais aussi présidente de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale.

La Française d’origine algérienne a commencé son engagement politique auprès du Parti Socialiste, avant de rejoindre Emmanuel Macron et son parti La République en Marche. Cette nomination au gouvernement semble être une récompense pour sa fidélité depuis la création du parti du président français.

En 2017, Fadila Khattabi avait accordé une interview à TSA. Elle y expliquait qu’elle tenait à ses liens avec l’Algérie, mais sans en faire un étendard. « Je ne renie pas ce que je suis, mais j’aimerais bien qu’on arrête de me renvoyer à mes origines. La seule vérité universelle, c’est que je suis issue d’un père et d’une mère », expliqua-t-elle à l’époque alors qu’elle était députée.

La femme politique d’origine algérienne appelait déjà, à l’époque, à rejeter la notion « stigmatisation » comme de « victimisation ». Donc, a priori, ses origines algériennes n’auront aucun impact sur sa politique et surtout, elle n’est pas prête à jouer le rôle d’une figure symbolique ou la preuve d’une ouverture gouvernementale sur les minorités visibles.

En revanche, il faut s’attendre à ce qu’elle joue un rôle-clé dans la politique française. Elle était déjà impliquée dans d’importants dossiers avant d’accéder à cette fonction. Fadila Khattabi a fait partie de la commission mixte paritaire qui, en mars 2023, a rédigé la forme finale du projet de loi sur la réforme des retraites qui a suscité un grand mouvement social en France cette année.

Sabrina Agresti-Roubache, secrétaire d’État à la ville

Sabrina Agresti-Roubache est la deuxième membre du gouvernement à être liée à l’Algérie. Cette figure publique de la ville de Marseille est née le 13 octobre 1976 dans la cité phocéenne. Sa mère est d’origine algérienne, mais elle est née en Provence. Son père est né en Algérie.

Sabrina Agresti-Roubache a un parcours beaucoup plus atypique dans le monde politique français. Certes députée depuis juin 2022, dans la première circonscription des Bouches-du-Rhône, elle a plutôt un profil d’entrepreneur.

Elle a notamment joué un rôle important dans la production audiovisuelle à Marseille. Elle a commencé sa carrière dès ses études de droit en faisant la connaissance du rappeur Akhenaton du groupe IAM.

Elle participera à plusieurs de ses clips vidéo. Sabrina Agresti-Roubache se tourne vers la production et se fait rapidement un nom dans la cité phocéenne. Elle a notamment co-produit la série « Marseille » diffusée sur Netflix.

C’est lors de ses tournages qu’elle fait la connaissance d’Emmanuel et Brigitte Macron. Elle va très vite se rapprocher de la Première Dame et s’engager politiquement auprès du parti macroniste. Elle deviendra « l’œil » de Macron à Marseille, on la surnomme même la « vigie marseillaise » du président français.

Avant d’être Algérienne, Sabrina Agresti-Roubache est surtout Marseillaise et Méditerranéenne. D’ailleurs, en janvier 2022, elle a publié le livre « Moi la France, je la kiffe ! » qui évoque, entre autres, les thèmes de mixité sociale ou encore de religion. Malgré ses origines, elle a une position assez dure vis-à-vis de l’immigration. « Quand on est en situation irrégulière et qu’on commet un délit, on doit partir », expliqua-t-elle sur le plateau de BFM TV, en mai 2023.

Sarah El Haïry, secrétaire d’État à la biodiversité

Sarah El Haïry, la nouvelle secrétaire d’État à la biodiversité, est quant à elle d’origine marocaine. Elle est née le 16 mars 1989 en France, de parents d’origine marocaine, mais naturalisés Français. Sa famille est basée à Casablanca où elle a vécu une partie de sa vie. Elle a passé son baccalauréat au Maroc.

Sarah El Haïry fait partie du sérail Macron depuis longtemps. Elle avait déjà été nommée secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et de l’Engagement auprès du ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, au sein du gouvernement Jean Castex.

En juillet 2022, elle a pris le poste de secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et du Service national universel dans le gouvernement Élisabeth Borne. Sa nouvelle fonction sera donc du déjà vu pour elle.

Côté position politique, la secrétaire d’État à la biodiversité est une fervente défenseure de la laïcité en France. En novembre 2021, elle avait fortement réagi à une campagne du Conseil de l’Europe défendant la laïcité et qui portait le slogan suivant « La beauté est dans la diversité comme la liberté est dans le hijab ».

Pour soutenir la position du gouvernement français, elle avait déclaré être « extrêmement choquée » par la campagne européenne, avant de rappeler que les lois de la République sont au-dessus de tout.

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