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Nouveau gouvernement français : les Franco-Algériens oubliés

Dans le gouvernement Lecornu II, aucun ministre d’origine algérienne. En revanche, il y a en deux ministres franco-marocaines.

Nouveau gouvernement français : les Franco-Algériens oubliés
Les Franco-Algériens absents du nouveau gouvernement français / Facebook - Sébastien Lecornu
Riyad Hamadi
Durée de lecture 2 minutes de lecture
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La diversité n’est pas le point fort du nouveau gouvernement français dont la composition a été dévoilée dimanche 12 octobre. Il est vrai que, face à la menace d’un nouveau blocage, l’urgence était ailleurs que dans la recherche d’une représentativité parfaite des différentes composantes de la société.

Si les Français issus de l’immigration sont sous représentés dans ce gouvernement Lecornu II, les Franco-Algériens, qui sont pourtant la première communauté d’origine étrangère en France, en sont totalement exclus.

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Ce qui n’est pas le cas des Franco-Marocains, représentés par deux ministres femmes. Rachida Dati, maintenue au poste de ministre de la Culture, et Naïma Moutchou, nouvelle ministre des Outre-mer, toutes deux d’origine marocaine, sont les deux seuls membres du nouveau gouvernement qui représentent la diversité, si l’on ne prend pas en compte le ministre délégué chargé de l’Europe, Benjamin Haddad, qui a des origines lointaines au Maghreb, étant issu d’une famille juive séfarade originaire de Tunisie.

Crise sans précédent avec Alger

Deux ministres issus de l’immigration d’origine marocaine, aucun franco-algérien, cela reflète l’état actuel des relations qu’entretient Paris avec l’un et l’autre des deux pays du Maghreb.

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Alors que la relation avec l’Algérie traverse une crise sans précédent depuis plus d’une année et le contact est quasiment rompu entre les deux pays, ça se passe en revanche mieux avec le Maroc depuis que le président français Emmanuel Macron a cédé à la pression de Rabat sur le dossier du Sahara occidental, en juillet 2024, déclenchant du coup la crise qui dure toujours avec Alger.

Lorsque Emmanuel Macron avait entrepris d’ouvrir une nouvelle page avec l’Algérie, il a été pressé pendant plusieurs mois par les lobbies pro-marocains, la droite et l’extrême-droite de ”rééquilibrer” sa politique maghrébine, jugée alors favorable à Alger au détriment de Rabat.

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Parmi ceux qui ont plaidé publiquement pour la reconnaissance de la “souveraineté marocaine” sur le Sahara occidental figure justement Rachida Dati.

La « diversité » se résume aux Franco-Marocains

Depuis juillet 2024, la France officielle a pris un cap ouvertement pro-marocain et, concomitamment, plus en faveur des Franco-Marocains. À l’issue des législatives de 2024, le nom d’un Franco-Marocain, le maire de Saint-Ouen, Karim Bouamrane, était cité parmi les prétendants sérieux au poste de Premier ministre.

Forts de plusieurs millions d’individus, les Franco-Algériens constituent la première communauté d’origine étrangère en France.

Parmi eux, il y a évidemment de nombreux qui auraient pu figurer dans les différents gouvernements d’Emmanuel Macron. Leur profil ne sied peut-être pas à la conjoncture en cours marquée notamment par une crise très médiatisée avec l’Algérie et le chantage à la censure de la droite et de l’extrême-droite, ouvertement anti-algériennes.

De plus, les voix les plus audibles, du moins en ce moment, de la communauté franco-algérienne de France émargent à gauche de l’échiquier politique. On peut citer dans ce registre les députés écologiste Sabrina Sebaihi et socialiste Fatiha Keloua Kouachi, ou encore les sénateurs Rachid Temal (socialiste) et Akli Mellouli (divers gauche).

Globalement, les élites franco-algériennes sont pénalisées par la conjonction de plusieurs facteurs, dont la crise avec l’Algérie, le poids de la droite dans la décision politique et leurs positions franches, comme sur l’immigration ou la Palestine, inconciliables avec celles de la droite et de l’extrême-droite.

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