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Nouvelle journée décisive pour le hirak : les enjeux du 29e vendredi

Nouvelle journée décisive pour le hirak : les enjeux du 29e vendredi

C’est probablement l’un des vendredis les plus décisifs dans la contestation populaire depuis son déclenchement en février dernier.

Les Algériens s’apprêtent à descendre dans la rue pour la 29e semaine consécutive depuis le 22 février pour réitérer leurs principales revendications : le départ du régime et de ses symboles, l’application des articles 7 et 8 de la Constitution.

Tout au long de la semaine, les appels à manifester se sont multipliés. À voir le nombre de pages et d’appels partagés sur les réseaux sociaux, la mobilisation promet d’être importante.

Le 28e vendredi et le 28e mardi des étudiants ont été marqués par un regain de la mobilisation. Ce 29e vendredi devrait confirmer cette tendance. Les vacances sont terminés et les Algériens ont entamé la rentrée, avec un constat : peu d’avancées ont été enregistrées depuis l’annulation de l’élection du 4 juillet.

Ce vendredi intervient dans un contexte particulier. D’abord, il coïncide avec la rentrée sociale, synonyme du retour sur les bancs de l’université des étudiants, fer de lance du mouvement, mais également de nombreux autres corps, comme celui de l’enseignement et de la santé. Sans compter les fonctionnaires et autres syndicalistes.

Comme par le passé, la rentrée sociale a souvent donné lieu à des contestations liées pour l’essentiel à des revendications socio-économiques. Il n’est pas exclu que celles-ci soient couplées cette année avec les revendications politiques du mouvement populaire.

Ensuite, il intervient quelques jours après l’appel du chef d’état-major de l’armée, Ahmed Gaid Salah à la tenue des élections présidentielles dans les plus brefs délais suggérant la convocation du corps électoral pour le 15 septembre prochain.

« Concernant l’élection présidentielle, j’aimerais insister encore une fois que la situation ne peut tolérer plus de retard, elle exige au contraire la tenue de cette élection décisive pour le présent et le futur du pays, dans les délais que j’ai évoqués lors de ma précédente intervention », a réitéré mercredi Gaid Salah.

Pour l’instant, l’appel est accueilli avec prudence par les acteurs politiques susceptibles de participer à la prochaine présidentielle. Excepté le FLN, le RND et des petits partis proches du pouvoir, qui ont applaudi, les formations et les personnalités comme Ali Benflis optent pour la prudence.

Elles attendent sans doute de voir la réaction de la rue ce vendredi avant de se positionner sur la prochaine présidentielle. Les étudiants ont déjà donné le ton mardi, en rejetant la présidentielle organisée par « la Issaba ».

Dans une contribution publiée mercredi par El Watan, l’ancien chef du gouvernement Mouloud Hamrouche a laissé entendre qu’il serait impossible de tenir des élections dans les conditions actuelles.

« Demander aujourd’hui l’organisation au plus vite de l’élection apparaît comme une logique froide de raison. Mais il reste à savoir et à fixer les conditions, les garanties et l’organisation des vérifications, des contrôles et des voies de recours pour une élection qu’on veut exemplaire et originelle. Toutes ces questions graves et plus décisives les unes que les autres échoient-elles à un processus de dialogue mené par ceux-là mêmes dont le hirak exige le départ ? », s’est-il interrogé, non sans pointer du doigt la persistance de « réseaux » qui œuvrent à la régénérescence du système.

Enfin, ce 29e vendredi intervient dans un contexte de persistance de velléités répressives et de fermeture, comme en témoigne le refus opposé à l’association RAJ d’organiser son université d’été ce jeudi à Bejaia.

La convention des forces de l’alternative démocratique a également été interdite et le pouvoir refuse de décréter des mesures d’apaisement. Autant d’éléments qui montrent que le régime considère que le rapport de force est toujours en sa faveur.

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