Politique

Organique du FLN : un poste, deux chefs

Cinq mois après la désignation, fin mai dernier, du nouveau bureau politique du FLN avec à la clé l’éjection des deux tiers des membres de l’ancienne équipe et à une encablure de la présidentielle d’avril 2019, Djamel Ould Abbes s’est enfin résolu à confier  les postes de responsabilités à chaque membre de staff dirigeant.

Pourquoi avoir mis presque cinq mois pour répartir les taches ? « Nous sommes tout le temps sur le terrain et nous avons des priorités », justifie une source du parti.

La liste sera-t-elle soumise à l’approbation du Comité central du parti (il ne s’est pas réuni depuis la désignation de Djamel Ould Abbes à la tête du parti en 2016 alors que l’article 22 du règlement intérieur recommande de le faire chaque année)  comme le stipule l’article 42 des statuts et l’article 10 du règlement intérieur du parti ?

« Le règlement intérieur n’oblige pas le secrétaire général de le faire. Actuellement, nous avons deux priorités : la présentation à la presse très prochainement du bilan des réalisations du président de la République et les Sénatoriales. Normalement la liste du bureau politique sera soumise, après ce rendez-vous électoral, à l’approbation du Comité central », a ajouté la même source.

Rien de bien particulier, à première vue du moins, dans la liste rendue publique lundi 29 octobre par le FLN sauf peut-être deux faits qui ne sont pas tout à fait anodins : le premier concerne l’ancien ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, qui a hérité du poste du chargé des secteurs économique et social plutôt que de celui du chargé du secteur de la santé qu’il a eu à gérer, de septembre 2013 à mai 2017,  quand il était ministre avant de quitter le gouvernement.

Le patron du FLN a préféré confier ce poste à Mohamed Bouabdellah qui venait tout juste d’être désigné, toujours par Djamel Ould Abbes, comme chef du groupe parlementaire du FLN en remplacement du député de Sétif, Mouad Bouchareb, élu par ses pairs président de l’APN.

Deuxième fait qui mérite d’être signalé : le poste sensible et névralgique de chargé de l’organique que se partage Mustapha Karim Rahial, le directeur de cabinet de l’ancien premier ministre Abdelmalek Sellal et…le secrétaire général du FLN lui-même.

Pourquoi ce dualisme à la tête de l’organique alors que par le passé il était confié à un seul cadre du parti comme c’est le cas dans presque tous les partis ? « Le secrétaire général a la prérogative de désigner qui il veut à la tête de ce poste très important. En plus, la charge du responsable de l’organique est très lourde », s’est contenté de dire notre source.

Sur le plan statutaire, Ould Abbes n’est pas en infraction. Sauf que sa décision peut donner cours à des interprétations à plus forte raison qu’au sein du FLN comme dans les autres partis, un tel poste est souvent occupé par un seul responsable.

Il se peut que l’énorme enjeu des prochains rendez-vous électoraux est pour quelque chose dans cette décision d’Ould Abbes de garder la haute main sur l’organique du parti, histoire de veiller scrupuleusement au grain et s’éviter toute mauvaise surprise.

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