search-form-close
Ouyahia redimensionne les objectifs des programmes Ansej et Cnac

Ouyahia redimensionne les objectifs des programmes Ansej et Cnac

Dans le plan d’action du gouvernement Ouyahia adopté mercredi dernier par le Conseil des ministres, c’est dans la partie consacrée au « Développement Humain » et dans le chapitre dédié à la « résorption du chômage » que figurent de manière significative les nouveaux objectifs assignés aux dispositifs Ansej et Cnac.

L’objectif le plus général recherché par le gouvernement Ouyahia dans ce domaine est « la consolidation du rendement des dispositifs de création de micro-entreprises par les jeunes (Ansej) et par les autres demandeurs d’emploi (Cnac) ».

Un minimum de 23 000 projets Ansej en 2018 et 2019

Pour atteindre cet objectif, le gouvernement compte notamment sur l’ « encouragement des filières de formation professionnelle, pouvant déboucher sur la création d’entreprises », l’établissement par les autorités locales d’une « cartographie des besoins en petites entreprises » et « la mise en œuvre effective de la disposition du Code des marchés publics réservant 20% de la commande publique locale à la petite entreprise ».

Selon le plan d’action du gouvernement, « l’Ansej financera un minimum de 23 000 projets pour chacun des exercices 2018 et 2019 avec un impact de création de près de 150 000 emplois par année. Pour la Cnac, il s’agira d’accompagner le lancement de plus de 30 000 projets sur la période 2018-2019 avec la création de près de 80 000 emplois ».

Une réduction de la voilure confirmée

Depuis le début de la décennie en cours, l’État n’a pas lésiné sur les moyens, surtout financiers, pour favoriser la création d’entreprises par les jeunes porteurs de projets. Selon des chiffres, communiqués en août dernier par le ministre du Travail, plus de 375 000 petites entreprises ont été créées entre 2010 et 2016.

Les déclarations très « volontaristes » des responsables gouvernementaux ne peuvent cependant pas masquer les évolutions récentes imposées au dispositif en faveur de la micro-entreprise par les pouvoirs publics. Elles traduisent en réalité un processus de réduction générale de la voilure.

La plus importante de ces évolutions concerne les effectifs des bénéficiaires. Après un pic de plus de 60 000 dossiers agréés en 2012, ce sont 41 000 micro-entreprises Ansej qui ont été créées en 2014 et un peu moins de 24 000 en 2015 selon les chiffres communiqués à la presse par le directeur général de l’Agence. On ne connaît pas les chiffres officiels pour 2016 et 2017 qui sont sans doute encore plus faibles.

Les objectifs chiffrés et très précis annoncés par le plan d’action du gouvernement Ouyahia sont donc à cet égard très significatifs dans la mesure où ils entérinent les évolutions à la baisse du nombre de nouveaux projets agréés tout en fixant un plancher en ligne avec les résultats enregistrés au cours des dernières années. Ces objectifs visent donc à enrayer la baisse tendancielle de l’impact de ces dispositifs sur la création d’entreprises et la réduction du chômage sans revenir aux chiffres très élevés du début de la décennie.

Premières tentatives de traitement des impayés

Une autre évolution toute récente vise à s’attaquer spécifiquement aux problèmes de remboursement rencontrés par les bénéficiaires. En se gardant bien de ne révéler aucun chiffre sur la taille du problème auquel font face les pouvoirs publics, l’ancien ministre des Finances, Hadji Baba Ammi, avait déjà annoncé en février dernier que les jeunes porteurs de projets en difficulté financière, relevant de l’Ansej, pourront désormais bénéficier d’un rééchelonnement de leur dette bancaire.

Des décisions toutes récentes du gouvernement confirment également cette évolution. C’est ainsi qu’ « une convention de retraitement des créances » ainsi que des agios nés des crédits accordés aux promoteurs Ansej antérieurement au mois de mars 2011, a été signée le jour même de l’adoption du plan d’action du nouveau gouvernement, mercredi 6 septembre à Alger, entre les banques publiques, l’Ansej et la Cnac.

« Cette convention va permettre d’effacer les agios qui sont les intérêts en retard et va permettre aussi un rééchelonnement de la dette bancaire », a indiqué le ministre des Finances, M. Raouia. Elle permettra aux micro-entreprises d’avoir une « deuxième chance et redémarrer leur activité « , a ajouté M. Zemali.

Le nombre d’entreprises qui vont bénéficier de l’effacement des agios n’est pas encore défini. « Pour le moment, on ne peut pas savoir le chiffre exact des entreprises concernées puisqu’il s’agit d’un acte volontaire« , a expliqué le ministre du Travail .

  • Les derniers articles

close